Paris-1er

Gouthière : un rendez-vous manqué

Les Arts décoratifs Jusqu’au 25 juin 2017

Par Isabelle Manca · L'ŒIL

Le 23 mai 2017 - 230 mots

Pierre Gouthière fut incontestablement l’un des artisans les plus brillants du Siècle des Lumières.

Ciseleur et doreur des rois Louis XV et Louis XVI, il est en effet à l’origine de quelques-uns des plus beaux objets de son temps. Nombre de ses pièces ornent d’ailleurs encore d’anciennes résidences royales quand elles ne font pas la fierté de prestigieuses collections. Pourtant, sa carrière est longtemps restée mal connue. Pour schématiser, on peut dire que pratiquement tous les ornements dorés du XVIIIe, anonymes mais dignes d’intérêt, lui ont systématiquement été attribués. Les amateurs d’objets d’art attendaient donc avec impatience sa première grande exposition monographique afin de voir ce corpus rassemblé et d’avoir une vue d’ensemble réactualisée de sa carrière. Hélas, la rétrospective que lui consacrent les Arts décoratifs déçoit terriblement. Non pas sur le volet scientifique, mais sur le plan esthétique. Alors que cette exposition aurait dû être un véritable feu d’artifice, le parcours se révèle au contraire extrêmement rébarbatif. Une centaine de vases, chenets, cassolettes et pots-pourris ont ainsi été accumulés dans de vastes vitrines à la manière d’éléments d’une installation et non comme les purs chefs-d’œuvre qu’ils sont. Impossible dans ces conditions de discerner les contrastes virtuoses entre les matières et les effets de brillance. Ce dispositif scénographique, tout autant que le mur patchwork de dessins, ne favorise absolument pas la contemplation ni le plaisir ; et c’est bien dommage.

« Or virtuose à la cour de France. Pierre Gouthière (1732-1813) »,
Les Arts décoratifs, 107, rue de Rivoli, Paris-1er, www.lesartsdecoratifs.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°702 du 1 juin 2017, avec le titre suivant : Gouthière : un rendez-vous manqué

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