Dans le paysage temporel de Darren Almond

L’inscription d’un temps, ou du temps dans un paysage ou sur un site, l’émotion et l’attraction ressenties face à leur découverte, l’artiste anglais en fait à chaque fois une pièce spécifique d’une nature différente de l’une à l’autre. Choix ainsi de la photographie grand format pour les menhirs érigés sur l’île de Lewis en Écosse, de la vidéo pour le puits de Chand Baori au Rajasthan et de la sculpture pour les six missions réussies d’Apollo, symbolisées chacune par une paire de cylindres en bronze marqués des initiales de leurs deux cosmonautes. Construit à partir de six grandes séries des vingt dernières années de production de l’artiste, l’assemblage qu’en fait Christophe Gallois, du Mudam, forme un panorama temporel et sensoriel aux allures de promenade des temps les plus anciens visibles aux confins de l’Univers, que rythment régulièrement des mots ou des phrases de poèmes ou de textes sur des plaques de train. Extrêmement cohérente dans ses choix, sobre dans ses articulations et empreinte d’un grand calme, d’une grande sérénité, cette promenade fait une large place aux créations récentes, notamment aux peintures de la série Timescapes entamée depuis 2015 sur le cosmos. Des toiles qui ne sont pas sans évoquer le romantisme de Caspar David  Friedrich. Certes bien plus sobres dans leur lyrisme mais non moins troublantes.