Art non occidental

Paris-16e

Kimono, de la tradition à la création contemporaine

Musée national des arts asiatiques – Guimet jusqu’au 22 mai 2017

Par Marie Frumholtz · L'ŒIL

Le 16 mars 2017 - 298 mots

Issu de l’artisanat japonais, le kimono a traversé les siècles et les continents. Depuis les XIIe et XIIIe siècles, où il se généralise dans l’archipel, aux défilés de haute couture aux XXe et XXIe siècles, ce vêtement, porté aussi bien par des femmes que par des hommes, a connu de nombreuses évolutions.

L’exposition « Kimono, au bonheur des dames » en retrace l’histoire. De très belles pièces issues de la collection de la maison Matsuzakaya, basée à Nagoya au Japon, ouverte en 1611, montrent qu’il ne s’agit pas d’un simple habillement. Les motifs, choisis dans les grands magasins au fonctionnement proche de celui décrit dans le roman de Zola, ont une signification sociale. Le kimono symbolise la personnalité et le rang de la personne qui le porte. Les accessoires qui l’accompagnent sont tout aussi importants, notamment sa large ceinture appelé « obi ». Véritable architecture, la manière de la nouer revêt un sens selon les circonstances. Équivalent du corset occidental, elle rend le kimono très rigide et force la silhouette à se maintenir droite. Au moment où les Japonaises parviennent à se défaire de ces contraintes vestimentaires et sociales, le kimono arrive en Europe. La Japonaise au bain peinte par James Tissot en 1864 illustre la réinterprétation du vêtement en déshabillé vaporeux ; c’est le début du japonisme. Si ce mouvement de la fin du XIXe siècle n’est pas développé au sein de cette exposition, les créations contemporaines sont quant à elles en bonne place. Présentées sur des podiums, les œuvres de John Galliano pour Dior ou d’Yves Saint Laurent font face à celles de Franck Sorbier ou encore de Kenzo Takada. Avec Junko Koshino, le chignon traditionnel est déstructuré, la ceinture n’enserre plus la taille mais apporte du volume et casse la linéarité de l’ensemble, offrant les réalisations les plus spectaculaires du parcours.

« Kimono, au bonheur des dames »

Musée national des arts asiatiques - Guimet, 6, place d’Iéna, Paris-16e, www.guimet.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°700 du 1 avril 2017, avec le titre suivant : Kimono, de la tradition à la création contemporaine

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