Gérard Collin-Thiébaut, plasticien

Il a recopié L’Éducation sentimentale au même rythme que Flaubert, il s’est engagé à faire de même des dix-sept volumes du Journal intime de l’écrivain suisse Henri-Frédéric Amiel (1821-1881), il a créé pour certains musées un distributeur de petites reproductions d’œuvres d’art, il a imprimé tout un lot d’images historiques au dos des tickets du tram de Strasbourg, etc. Bref, l’artiste n’a pas son pareil pour élaborer une œuvre qui procède des modèles des autres pour constituer les siens.

Revendiquant le principe mathématique de « correspondance biunivoque » – il avait averti les siens du « désir de devenir à la fois capucin et aviateur » –, Collin-Thiébaut a composé une Grammaire sentimentale en forme d’exposition au Frac Franche-Comté, à parcourir sur le mode labyrinthique. Il y mêle ses propres travaux à tout un monde d’œuvres, de vidéos, de meubles et d’objets qui entraînent le visiteur à un incroyable périple toutes disciplines confondues, qu’elles soient philosophiques, littéraires, artistiques, musicales ou autres. Collin-Thiébaut est comme un puits de culture. Souvent ludique, sa démarche nous invite à une joyeuse et surprenante traversée culturelle.