Annette Marnat cumule les mandats

Par Gérald Guerlais · L'ŒIL

Le 17 janvier 2017 - 294 mots

JEUNESSE - Au début des années 2000, elle sidérait déjà ses professeurs d’Émile-Cohl par sa maturité artistique.

Quel est donc le secret de la virtuose roannaise adoubée par l’édition (Flammarion, Hatier, Nathan, Milan, Chocolat !, etc.), la presse (The New Yorker Magazine) et le cinéma d’animation des grands studios américains (dont la Warner et Walt Disney) ? D’abord, une évidente précocité du don d’observation, terreau indispensable à la maîtrise de la perspective et de l’anatomie. Ensuite, cela va sans dire, une pratique régulière du croquis dès le plus jeune âge. Enfin, la lecture des ouvrages de Provensen, Milt Kahl et Jiri Trnka qui a tenu lieu de choc esthétique fondateur pour l’artiste, qui n’a jamais oublié les leçons de stylisations prodiguées par les années 1950. Chez Marnat, chaque composant (dessin, couleur, lumière, composition) tient son rang sans qu’aucun ne cède à la médiocrité. Les esquisses très construites mélangent une approche quasi iconographique de l’environnement, tandis que tous les êtres vivants, humains ou animaux, conservent une ligne troublante de sensualité sous-tendue par une viabilité anatomique. Une esthétique où rondeurs et angularités cohabitent et dialoguent dans un maelström inouï car toujours lisible. Après avoir bâti de solides compositions, conjuguant pleins et déliés, jouant avec les contre-formes négatives et positives, Annette les renforce avec une palette chromatique exigeante, fruit d’une réflexion profonde, harmonisant les couleurs complémentaires, jonglant habilement avec le système additif des couleurs primaires. Nouvelle ambition chez l’artiste de 34 ans : réduire sa production digitale et renouer avec les outils traditionnels. Ses récents albums réalisés à l’aquarelle et au crayon édités chez Ah ! Éditions confirment combien son talent dompte tous les outils. Une pluralité dans un palmarès sous-estimé, jalousé et (mal) copié, qui se verra certainement décerner le prix Hans Christian Andersen un jour.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°698 du 1 février 2017, avec le titre suivant : Annette Marnat cumule les mandats

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