Un fabuleux bestiaire

Afin de répondre au désir d’exotisme et de connaissance du monde, elle s’impose à partir de 1580 comme un genre nouveau. Les planches zoologiques, donnant des images justes mais parfois déformées des animaux, circulent parmi les ateliers anversois, au cœur de cette manière aussi ardue que séduisante. Les influences se croisent, mais chaque artiste a sa patte propre. Parce qu’il élimine l’homme de l’espace qu’il a conquis, l’animal, jusqu’alors symbole relégué dans les fables, accède ici au rang de sujet en soi. Traités avec réalisme, le lièvre, la grue, la chouette et le lion sont les rois d’une communauté qui singe quelquefois celle des hommes. Roelandt Savery est le premier à créer de véritables scènes où bovins, oiseaux et insectes animent un paysage idyllique proche des compositions édéniques de Jan Bruegel. Dans ses trophées de chasse, Jan Fyt fait montre d’une touche virtuose, retrouvée plus libre et moderne chez Peeter Boel. Le maître incontesté est Frans Snyders, qui triomphe avec ses études de gibier et ses chatoyantes natures mortes, souvent de grand format, où couleurs et volumes célèbrent la profusion de la nature. En contrepoint, les délicates miniatures sur cuivre de Jan Van Kessel ont une précision toute botanique. Cette présentation a reçu le label « Exposition d’intérêt national ». Preuve de sa qualité.