Tours (37)

La légende dorée de saint Martin

Musée des Beaux-Arts jusqu’au 8 janvier 2017

Par Isabelle Manca · L'ŒIL

Le 21 novembre 2016 - 313 mots

L’année 2016 célèbre les 1700 ans de la naissance de Martin de Tours : fondateur du premier monastère occidental, saint parmi les plus vénérés de la chrétienté et figure incontournable de l’histoire de la Touraine.

Le Musée des beaux-arts de Tours profite de cette commémoration pour explorer son iconographie ainsi que le rayonnement de ce personnage indissociable de l’essor de la cité tourangelle. En effet, la physionomie même de la ville a été façonnée par le culte voué à Martin.

Dans la droite lignée de ses remarquables expositions thématiques, l’établissement signe une manifestation ambitieuse, mais qui aurait cependant gagné à être plus resserrée. Exposition Janus, elle traite ainsi deux sujets distincts dans deux parcours très différents, sur le fond comme sur le public auquel ils s’adressent. Alors que la partie dévolue à l’iconographie frise la perfection, la seconde séquence s’avère pour le moins hermétique. Consacrée aux lieux martiniens, majoritairement disparus, elle s’avère très aride. Et, à l’exception des membres d’une société savante, on ignore qui peut être transporté par cette réunion de fragments lapidaires, de relevés d’architecture et de vues topographiques présentés dans une scénographie tristounette. Ce sujet aurait sans doute davantage mérité un développement dans le catalogue, ouvrage par ailleurs excellent. Le contraste avec la section iconographique est total. Particulièrement réussie, cette riche section rassemble des œuvres venues de toute l’Europe, mêlant avec bonheur techniques et périodes. Sans surprise, le thème de la Charité, le moment où le soldat Martin partage son manteau avec un pauvre hère, est le plus représenté.

À travers les siècles, cet épisode n’a jamais cessé d’inspirer les artistes, comme le démontrent les œuvres de Memmi, Lallemant ou encore Bassano et Van Oost. La vraie surprise vient surtout de la découverte d’artistes moins connus, tel le lumineux De Granen, et de créateurs restés anonymes comme les auteurs des superbes devants d’autel et des pièces textiles d’une fraîcheur inouïe.

« Martin de Tours, le rayonnement de la cité »

Musée des beaux-arts de Tours, 18, place François-Sicard, Tours (37), www.mba.tours.fr

Légende Photo :
Anonyme, Chef-reliquaire de saint Martin de soudeilles, XIVe siècle, argent et cuivre dorés, Musée du Louvre © Photo : RMN(Musée du louvre)/Stéphane Maréchalle

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°696 du 1 décembre 2016, avec le titre suivant : La légende dorée de saint Martin

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