Maux d’animaux

Sur trois niveaux, le visiteur pénètre un parcours labyrinthique ponctué par des tapisseries qui, telles des peintures-écrans, créent d’étonnantes collisions entre les différentes œuvres exposées : les dessins dans l’espace de Didier Marcel, en fait des cervidés en fer à béton, et le mammouth en papier mâché de Laurent Le Deunff s’invitent poétiquement dans les scènes de chasse des imposantes tentures structurant l’espace. Tel un chien, le visiteur baguenaude à sa guise, se penche puis « renifle ses pensées » pour aborder les trois thèmes traités (les scènes de chasse, l’art animalier, l’ouverture sur le fantastique) et découvrir des associations inédites de formes et d’idées entre les divers éléments rassemblés : objets artistiques, utilitaires comme des armes, ou décoratifs, tels des animaux empaillés et des céramiques. Même si cette exposition collective fonctionne globalement, elle semble tout de même, avec ses projections vidéo (Bertille Bak, Jean-Charles Hue) souffrant d’un manque d’obscurité et d’une absence regrettable d’éléments sonores, faire pâle figure face à l’expo animalière renversante du moment : « Le Grand Orchestre des animaux », à la Fondation Cartier.