Portraits de paix

Au XVIIe siècle, après une longue guerre, les deux pays veulent se réconcilier. Le traité des Pyrénées, conclu sur l’île des Faisans, est le résultat de négociations dans lesquelles l’art s’est imposé comme l’agent diplomatique par excellence grâce à l’action des artistes et aux échanges de portraits, de gravures et de médailles. Velázquez, son « correspondant » français Charles Lebrun, Philippe de Champaigne, Nicolas et Pierre Mignard, Jean Nocret, Jean Mauger, Rodrigo de Villandrando et d’autres fixent les traits des monarques et des grands de chaque  royaume, célébrant sur d’élégants tableaux et des dessins le rapprochement des couronnes. Au long d’un parcours très construit, de nombreuses pièces et des documents d’archives montrés pour la première fois rappellent le rôle essentiel des artistes en faveur de la paix. C’est ce fragile bien commun qu’une dizaine de créateurs contemporains revisitent de l’autre côté de l’Adour, dans le décor Art déco du Didam. Plantes et jardins servent de lien à une sorte de jeu de piste qui passe la guerre au filtre du végétal. Mais, pris entre des boîtes de conserve, même répondant à l’astucieux nom de Tomaco, des planches botaniques, un trompe-l’œil et un herbier-conteneur, le résultat n’est guère convaincant.