Architecture

Saint-Étienne (42)

Les Poirier s’implantent à Saint-Étienne

Musée d’art moderne et contemporain Du 2 juillet 2016 au 29 janvier 2017

Par Vincent Delaury · L'ŒIL

Le 24 juin 2016 - 248 mots

Alors qu’une de leurs œuvres emblématiques (Mnémosyne, 1990) ouvrait l’exposition « Carambolages » au Grand Palais, Anne et Patrick Poirier, couple d’artistes travaillant ensemble depuis bientôt cinquante ans, connaissent cet été au Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne leur première exposition à caractère rétrospectif en France.

Sur près de 1 000 m2, une quarantaine de productions d’importance, pièces historiques et œuvres inédites aux médiums divers (plans, maquettes, installations, objets, textes), font écho à leur cheminement artistique fait d’errances multiples : « Nous avons imaginé cette exposition comme un voyage où les temps et les lieux se mêlent, un voyage sans chronologie ni carte, à travers les paysages de notre mémoire, à travers nos travaux anciens et nouveaux. » Tels des architectes-ethnologues, les Poirier invitent le visiteur à s’immerger dans des « paysages mentaux » et dans des archéologies-fictions, installations parfois monumentales, afin d’interroger le labyrinthe de la mémoire, un monde en ruines et la violence d’hier et d’aujourd’hui. Alors que d’aucuns croyaient ce tandem uniquement tourné vers le passé – les Poirier des années 1970 multipliaient les références aux sites antiques –, leur travail, centré notamment sur des paysages détruits réels ou oniriques, trouve plus que jamais, dans notre monde actuel hanté par les conflits
(terrorisme, déplacements subis de populations, armes de guerre high-tech, villes détruites…), une résonance contemporaine. Ainsi, tels des visionnaires ou des vigies, les Poirier, avec leurs œuvres charbonneuses fonctionnant comme autant de natures mortes et de memento mori, rappellent l’extrême fragilité des civilisations et des cultures, passées comme présentes.

Anne et Patrick Poirier. Danger Zones : un voyage sans carte

Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole, rue Fernand-Léger, Saint-Priest-en-Jarez (42), www.mamc-st-etienne.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°692 du 1 juillet 2016, avec le titre suivant : Les Poirier s’implantent à Saint-Étienne

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