Festival

L’art sol(id)aire d’Eliasson

Par Anne-Cécile Sanchez · L'ŒIL

Le 23 juin 2016 - 326 mots

Chargeur - Le soleil brillait par son absence en ce week-end de début du mois de juin lors du festival écolo-rock « We Love Green ».

Ce qui n’empêcha pas Olafur Eliasson, invité du think tank de la manifestation, de rappeler les espoirs qu’il place dans les produits solaires capables selon lui « de changer le monde », à l’instar de Little Sun, le projet artistique, économique et humanitaire qu’il développe avec l’ingénieur Frederik Ottesen. Après les lampes solaires portables lancées en 2012 et qui ont intégré les collections de design du Centre Pompidou, voici le deuxième produit de la gamme, Little Sun Charge. Financé via la plate-forme Kickstarter à hauteur de 260 000 euros, ce chargeur solaire pour téléphone et MP3 est commercialisé depuis le mois de mai. Il offre de s’affranchir du réseau électrique dans un geste écoresponsable et solidaire : les bénéfices réalisés sur les ventes permettent de fixer un « prix local abordable dans les régions où l’électricité est toujours un luxe » et où vivent plus d’un milliard d’êtres humains, rappelle le communiqué de presse.

L’esprit d’entreprise ne doit pas étonner chez l’artiste d’origine islandaise dont le studio, fondé à Berlin en 1995, emploie aujourd’hui une centaine de personnes, artisans, techniciens spécialisés, architectes, archivistes, administrateurs et cuisiniers qui assurent le service de la cantine bio végétarienne rassemblant toute l’équipe. Quant à l’engagement écologique, il est désormais indissociable de l’image de marque de cette star de l’art contemporain, très présente en France, de l’exposition « Contact » que lui consacra la Fondation Louis Vuitton en 2015 à son installation Ice Watch Paris, cadran de blocs de glace polaire disposé pendant la COP21 place du Panthéon qui visait à attirer l’attention sur l’urgence du réchauffement climatique. « Se connecter avec le soleil, c’est se connecter avec le futur », aime à répéter Olafur Eliasson, invité cet été du château de Versailles, où il succède à Anish Kapoor Louis XIV aurait sans doute approuvé.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°692 du 1 juillet 2016, avec le titre suivant : L’art sol(id)aire d’Eliasson

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