Au MuCEM : Pablo Picasso, un artisan comme les autres ?

Par Isabelle Manca · L'ŒIL

Le 18 avril 2016 - 229 mots

Le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée propose une approche inattendue de l’œuvre de Pablo Picasso.

Le MuCEM relit en effet sa production-fleuve à travers le prisme, jamais exploré, des arts et traditions populaires. L’exposition analyse d’abord l’influence fondamentale de la culture espagnole sur son œuvre : la musique, le cirque, les accessoires et vêtements traditionnels, sans oublier la tauromachie qui le passionna toute sa vie. Le premier tableau connu de Picasso, réalisé à seulement 8 ans et immortalisant un picador, dialogue ainsi avec ses œuvres de maturité traitant de la corrida. Autre rareté, l’exposition réunit pour la première fois les créations de Pablo et celles de son père, José Ruiz y Blasco, autour du thème de la colombophilie. Le parcours décrypte dans un deuxième temps la manière dont le maître andalou s’est approprié les savoir-faire des artisans pour nourrir son travail. Tout en soulignant comment il a en retour participé au renouvellement de ces pratiques ancestrales. Afin d’abolir la hiérarchie entre l’artisanat et les beaux-arts, les œuvres de Picasso sont présentées en miroir avec les objets-références des collections du MuCEM, héritier du Musée des arts et traditions populaires. Sont ainsi rassemblées 270 pièces, des peintures, des dessins, des céramiques, des sculptures, des linogravures, des pièces d’orfèvrerie et des textiles de Picasso, mais aussi des bijoux, des coiffes ou encore des pignates conservés par l’institution marseillaise.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°690 du 1 mai 2016, avec le titre suivant : Au MuCEM : pablo Picasso, un artisan comme les autres ?

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