La carte par le menu

Par Fabien Simode · L'ŒIL

Le 18 novembre 2015 - 193 mots

Cartographie - Besoin de commercer avec l'ailleurs, de conquérir de nouvelles terres, d'évangéliser les peuples ou simplement de défendre ses frontières culturelles et politiques : la cartographie, c'est-à-dire la projection tridimensionnelle d'un territoire (terre, continent, ville, etc.) sur une surface plane, apparaît dès l'Antiquité. Depuis la carte babylonienne dessinée sur une tablette d'argile datant de 2300 av. J.-C. (la première recensée à ce jour), l'homme n'a rien inventé de mieux pour figurer le monde. Ce livre, réunion de plus de trois cents cartes et leurs commentaires, de tous les âges et de toutes les cultures, lui rend un bel hommage. Les cartes y sont reproduites par paires, sans souci de la chronologie ni de la géographie, mais pour le bonheur des rapprochements esthétiques, parfois intellectuels. Ainsi l'abstraction du plan de la ville fortifiée de Nippur (1500 av. J.-C.) voisine-t-elle avec celle de la carte du Maine en relief (1837) à destination des malvoyants. Et le lecteur de passer du monde vu de la 9e Avenue par Saul Steinberg (1976) à une œuvre d'Alighiero Boetti et aux Circuits de vol (2005) d'Aaron Koblin, artiste et designer spécialisé dans la visualisation de grands ensembles numériques.

John Hessler, Cartes, Phaidon, 352 p., 49,95 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°685 du 1 décembre 2015, avec le titre suivant : La carte par le menu

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