Bruxelles (Belgique)

De la mort en Égypte

Musée du Cinquantenaire jusqu’au 20 avril 2016

Par Virginie Duchesne · L'ŒIL

Le 18 novembre 2015 - 335 mots

Derrière une vitre, des restaurateurs de l’Istituto Europeo del Restauro d’Ischia en Italie préparent l’accueil de cercueils égyptiens vieux de trois mille ans. Ils s’apprêtent à travailler sous les yeux du public, le temps d’une exposition.

« Le programme de restauration des cercueils et des planches de momies de la 21e dynastie appartenant au musée est en réalité le point de départ de cette exposition. Nous voulions l’installer dans les salles égyptiennes. Finalement, il a été un bon prétexte pour développer un parcours sur l’évolution du cercueil et du sarcophage depuis la période prédynastique jusqu’à l’époque romaine », explique Isabelle Therasse, l’une des commissaires, au milieu de l’effervescence des derniers préparatifs avant l’ouverture. Ce laboratoire vitré clôt un voyage dans les douze heures de la nuit en compagnie d’Osiris, le premier roi momifié par ses sœurs Isis et Nephtys. Car, si la vie dans l’au-delà a été une préoccupation permanente, les cercueils n’ont pas toujours eu une forme humaine et de somptueux décors. Jusqu’au Moyen Empire, ils sont rectangulaires. Le corps est posé en fœtus dans une boîte en bois à l’époque prédynastique, puis couché sur le côté vers l’œil Oudjat pour permettre au défunt d’assister aux rituels et de voir le soleil se lever. C’est au Nouvel Empire qu’apparaissent les cercueils les plus connus, réservés aux élites. Ils ont forme humaine et sont couverts d’inscriptions en or. Un sublime masque de momie de femme, en toile stuquée et pâtes de verre colorées, datant de la fin de la 18e dynastie, témoigne de la richesse artistique et de l’attention apportée à la mort. Les étapes de momification ont évolué au point de durer jusqu’à soixante-dix jours, selon Hérodote. Les animaux ont eux aussi fait l’objet de cette attention : chats, chiens, mais aussi crocodiles, poissons, insectes ou reptiles. Proposer une exposition sur les sarcophages égyptiens n’est certes pas nouveau, mais celle-ci permet surtout de découvrir l’importante collection du musée habituellement invisible car conservée dans les réserves et d’assister en direct à un travail de restauration.

« Sarcophagi. Sous les étoiles de Nout »

Musée du Cinquantenaire, parc du Cinquantenaire, 10, Bruxelles (Belgique), www.kmkg-mrah.be

Légende photo
L'ensemble des sarcophages et de la momie d'Ousirmes © Musée du Cinquantenaire Bruxelles

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°685 du 1 décembre 2015, avec le titre suivant : De la mort en Égypte

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