Montpellier (34)

Le Grand Siècle napolitain

Musée Fabre Jusqu’au 11 octobre 2015

Par Bertrand Dumas · L'ŒIL

Le 26 août 2015 - 328 mots

La peinture italienne est chez elle au Musée Fabre. Une généralité que l’exposition temporaire du moment circonscrit dans le temps et l’espace, celui du XVIIe siècle à Naples.

Un cocktail volcanique depuis que Caravage a fait irruption dans la baie en 1606. Après lui, le maniérisme n’est plus. Une révolution picturale est en marche que rien n’arrêtera, pas même les pires secousses de l’histoire dont l’éruption du Vésuve en 1631 et la grande peste de 1656. Naples, déjà ville de tous les contrastes, inspire les peintres locaux et de passage. Les quatre-vingt-quatre tableaux réunis à Montpellier confirment que la séquence exposée est bel et bien l’Âge d’or de la peinture napolitaine. 

Passée une première salle où une table interactive présente astucieusement la topographie de Naples, ainsi que ses lieux de pouvoir, une seconde accueille le visiteur dans une relative pénombre. Là, autour du testament napolitain de Caravage, le Saint Jean-Baptiste de la Galerie Borghese, les toiles ténébristes de Louis Finson, Filippo Vitale ou Carlo Sellitto déroulent la leçon du maître. Pour l’adhésion au clair-obscur, Caracciolo et son Baptême du Christ remportent la palme. Avec Ribera, arrivé en 1616, suivi par Stanzione en 1629, l’école napolitaine éclaircit sa palette tout en se faisant plus naturaliste que Caravage, en témoigne la noble rusticité des toiles du Maître de l’Annonce aux bergers, tout comme la profusion des détails des natures mortes de Recco.

L’éclairage des salles gagnant en clarté, la suite de l’exposition illustre la tentation des peintres napolitains pour une peinture haute en couleur et aussi plus sensuelle, à l’image des tableaux de Bernardo Cavallino dont la dernière acquisition du Musée Fabre dévoilée pour l’occasion. Au fil du parcours se fait jour une peinture nouvelle, dite baroque, à laquelle succombent les caravagesques de la première heure comme Ribera, tout comme leur descendance, tel Luca Giordano qui fut aussi bien influencé par Rubens que par les Vénitiens, preuve que le foyer napolitain fut ouvert aux multiples tendances européennes du XVIIe siècle.

« L’Âge d’or de la peinture à Naples, de Ribera à Giordano »

Musée Fabre, 30, boulevard Bonne-Nouvelle, Montpellier (34), museefabre.montpellier3m.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°682 du 1 septembre 2015, avec le titre suivant : Le Grand Siècle napolitain

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