Corte (2B)

Dialectique étoilée

Frac Corse Jusqu’au 15 octobre 2015

Par Florence Dauly · L'ŒIL

Le 24 juin 2015 - 243 mots

Pendant l’été, Fabien Danesi présente une dérive, comme l’entendait Guy Debord, déambulation au sein d’œuvres de la collection du Frac Corse qu’il a choisies.

Invité par Anne Alessandri, le commissaire d’exposition conçoit un parcours en cinq salles en tirant différents fils de compréhension selon une « dialectique étoilée », constellée d’œuvres qui se font écho. L’exposition s’ouvre avec les deux pièces les plus tardives de la collection : le collectif Présence Panchounette et sa Vénus sur un pot de mastic face à la sobriété de quatre monochromes blancs de Claude Rutault définis par la méthode mise en place par l’artiste. Deux approches complètement opposées, mais dont la contradiction est neutralisée par le White Cube. Puis on change de rythme avec un tableau coloré de David Raffini, Schizautoportrait d’un révolutionnaire raté, vision d’un échec qui renvoie aux affirmations de Présence Panchounette dans la salle précédente sur la mort de l’avant-garde. Car tout se répond, tout fait sens au sein de l’accrochage, comme cette salle face à la mer consacrée à la nature. Voulu comme une respiration, ce moment de méditation est seulement troublé par la rumeur des supporters brésiliens dans le stade Maracanã à Rio de Janeiro du film de Stephen Dean. La dernière salle clôt l’exposition nous laissant sur l’image de Jean Seberg dans À bout de souffle, dont le visage noirci laisse deviner des enjeux plus grands à l’heure de la décolonisation des années 1960. Une exposition bien conçue qui sait allier esthétique et réflexion !

« La nuit les molécules l’horizon »

Frac Corse, La Citadelle, Corte (20), www.corse.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°681 du 1 juillet 2015, avec le titre suivant : Dialectique étoilée

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque