Néandertal, qui es-tu ?

À partir du crâne découvert en 1909 à La Chapelle-aux-Saints, le paléoanthropologue Marcellin Boule avait proposé une reconstitution d’un être simiesque, effrayant, sauvage. En somme, le chaînon manquant entre le singe et l’homme. Or, les connaissances ont évolué. C’est ce que nous montre cette exposition d’une grande clarté pour les non-initiés. Les études physiologiques et ADN ont révélé que Néandertal avait la peau claire et les cheveux roux, qu’il était capable de parole et de réflexion. Une image très loin du sauvage décrit au début du siècle. La science est « une approche qui se fonde sur la remise en question permanente de ses propres fondements ». Voilà ce que met très justement en avant le parcours. Peu de restes sont exposés, car en effet seuls deux cents squelettes ont été retrouvés, ce qui est peu pour établir une vérité scientifique sur une si longue période. Beaucoup de questions restent en suspens, comme les circonstances et les conséquences de sa rencontre avec l’Homo sapiens. Des comportements symboliques, comme l’enterrement, ont été repérés sur certains sites. Néandertal maîtrisait le débitage régulier du silex, dit « débitage Levallois », particulièrement bien expliqué dans l’une des vitrines. Sur le site d’Ormesson, dans le Val-de-Marne, des colorants ont été découverts. Reste à comprendre à quoi ils pouvaient servir. À travers un questionnement sur l’homme de Néandertal, c’est la science archéologique qui se débarrasse à Nemours de ses mystères.