Jeanne Lanvin, entre avant-garde et exotisme

Rassemblés dans le merveilleux écrin du Palais Galliera, quelque cent modèles ressuscitent ainsi le génie de celle qui débuta comme simple modiste en 1885, avant de révolutionner les usages et les formes de la haute couture. Dès ses débuts, la maison Lanvin sera placée sous le signe tutélaire de la relation mère-enfant : née en 1897, sa fille Marguerite sera sa première muse, inspirant, entre autres créations, le célèbre logo dessiné par Paul Iribe pour le flacon du parfum Arpège. C’est aussi en hommage aux talents de musicienne de Marguerite qu’Alber Elbaz, l’actuel directeur artistique de la maison, a conçu ces élégantes vitrines en forme de piano dont les miroirs reproduisent à l’infini les plus belles créations de Jeanne Lanvin. Qu’elles jouent sur le contraste complémentaire du noir et du blanc ou qu’elles revisitent le bleu lumineux et intense de Fra Angelico, qu’elles lorgnent du côté du XVIIIe  siècle français ou qu’elles empruntent à la Chine et au Japon, ses robes et tenues du soir sont des invitations à la poésie et au voyage. Portraits photographiques, échantillons de tissus ethniques chinés aux puces, livres d’art et extraits de films d’époque nous font pénétrer davantage encore dans l’univers intime de cette grande dame de la haute couture. Un ravissement…