Benoît Lemercier - Chercheur fondamental

Le titre fait référence à la théorie des supercordes en physique qui tente d’expliquer l’existence des forces et particules de la nature.

« Je suis à la recherche d’une explication. Je suis intimement convaincu que le monde qui nous entoure est plus vaste que ce que l’on perçoit et que l’œuvre d’art peut donner à le voir. » Le sculpteur invente au début des années 2000 le mathématisme et travaille depuis une quinzaine d’années sur deux pôles : l’infiniment petit des Supercordes, matérialisées par des entrelacs de rubans d’acier blanc, et l’infiniment grand des Hypercubes, terme géométrique figurant une projection d’un cube dans une quatrième dimension, en acier noir. Restreindre son champ artistique à ces deux extrêmes, au noir et au blanc, à l’acier et à la céramique, est une manière pour lui d’explorer un phénomène en réduisant le nombre de variables. Mais surtout d’éviter d’être englouti par un bouillonnement constant de questions, d’images et de réflexions. Se limiter pour éviter de sombrer. Il réalise lui-même chaque pièce dans son atelier du Gers, dans de permanents allers-retours entre l’informatique, le crayon et la scie à métaux. Il parle de ses amis François Morellet et Gottfried Honegger, dit son admiration pour Soulages, tout en ayant la conviction intime de son art. Pour la première fois, dans l’espace de l’île Saint-Louis de la Galerie Dukto, il présente Matière noire, ensemble de céramiques d’une belle simplicité, qui matérialise ce qui en physique désigne la matière hypothétique du monde.