Le salon Paris Beaux-Arts entre dans la danse

Par Marie Potard · L'ŒIL

Le 19 mars 2015 - 718 mots

Sous couvert de faire rayonner Paris,le Syndicat national des antiquaires (SNA) organise un nouveau salon du 1er au 5 avril 2015. Mais quelle place et quelle formule se réserve ce dernier-né ?

C'est un fait : puisque les clients ne viennent plus à eux, les marchands ont développé de nouvelles stratégies, comme leur regroupement en foires. D’ailleurs, elles pullulent et Paris ne déroge pas à la règle avec la création cette année en 2015 de Paris Beaux-Arts. « Ce n’est pas un salon de plus. C’est le salon qu’il manquait à Paris », résume Olivier Delvaille, président du comité d’organisation. « Nous réclamions depuis longtemps un salon annuel, à une autre date que la Biennale et dans un autre lieu. En effet, Paris Beaux-Arts n’a aucun rapport avec cette dernière. Nous ne voulions surtout pas qu’il ait l’image d’une sous-biennale et qu’il y ait une quelconque comparaison dans l’esprit des gens », précise Mathias Ary Jan, membre du comité d’organisation. C’est ainsi que le Carrousel du Louvre a été retenu pour accueillir la manifestation, « un lieu de prestige, central et qui jouit de l’image du Louvre. C’est le lieu le plus adapté », poursuit-il.

Quant au choix de la date, du 1er au 5 avril, un vrai casse-tête dans un calendrier déjà bien rempli, c’est suivant l’appréciation de chacun. « Si nous avions choisi le mois de juin, on nous aurait rétorqué que c’était trop tard dans la saison. Pour la Biennale en septembre, on nous dit que c’est trop tôt. Les gens ne sont jamais contents », lance Mathias Ary Jan. Finalement, les organisateurs ont tranché. « Nous avons choisi une semaine qui permette aux visiteurs des salons qui ont lieu la semaine précédente – le PAD, Art Paris Art Fair, Drawing Now et le Salon du dessin – de rester à Paris et de pouvoir découvrir Paris Beaux-Arts », souligne Olivier Delvaille. Interrogés à l’époque de l’annonce de ce salon, Guillaume Piens (Art Paris Art Fair) et Carine Tissot (Drawing Now) estimaient que plusieurs salons au même moment à Paris ne pouvaient que rendre la place plus attractive mais qu’à une semaine d’intervalle, la synergie n’était pas réelle.

Un salon éclectique
Le nom choisi, sensé parler au public, se veut indissociable de ses deux sous-titres « Tableaux, sculptures, arts décoratifs » et « de l’Antiquité au XXIe siècle », « afin de bien montrer que toutes les disciplines et époques sont représentées jusqu’au contemporain. Mais ce n’est pas un salon destiné à doubler la Fiac. Nous tenons à montrer au public qu’il peut très bien mélanger dans son intérieur des objets anciens avec des objets contemporains », explique Olivier Delvaille. Ainsi, le salon offre un panorama de toutes les spécialités existantes, malgré l’absence d’art tribal et d’archéologie : mobilier ancien, objets d’art, tableaux anciens, sculpture, bronze, orfèvrerie, art d’Asie, tableaux modernes, objets de vitrine et art contemporain (10 à 20 %).

Mais comment ce salon se positionne-t-il sur l’échiquier des foires parisiennes ? Selon Fabien Mathivet, membre du comité d’organisation, ce nouveau salon répond à la fois à la demande des clients et à celle des marchands. « À Paris, à côté de salons très spécialisés, comme le Salon du dessin, il n’existe pas de très bon salon généraliste d’antiquaires, pluridisciplinaire et convivial, du type Brafa (Bruxelles) ou Masterpiece (Londres). Il n’y a que la Biennale des antiquaires, très haut de gamme, qui n’a lieu que tous les deux ans et à laquelle tout le monde ne peut pas acheter ni même participer. » Aussi, ce salon vient compléter la Biennale, avec pour atouts une annualité, « des exposants de qualité (50 à 55) dont les trois quarts participent à la Biennale, la Tefaf ou Brafa », lance Fabien Mathivet, qui se veut rassurant, des stands tirés au sort et à prix raisonnables (le module de 20 m2 étant à 15 000 euros). Enfin, il dispose de comités d’experts (vetting), avec des présidents de commission seuls décisionnaires en cas de litige et dont aucun n’est exposant. « C’est en cela notre spécificité car ce n’est pas toujours le cas sur les autres salons internationaux », insiste Olivier Delvaille.

S’il y avait une lacune à ce nouveau rendez-vous, ce serait très certainement, comme à chaque création de salon, une faible proportion de galeries internationales. Affaire à suivre... 

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°678 du 1 avril 2015, avec le titre suivant : Le salon Paris Beaux-Arts entre dans la danse

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