Raphaël Cuir, le prescripteur

Par Fabien Simode · L'ŒIL

Le 12 février 2015 - 366 mots

CRITIQUE D'ART - Cheveux peroxydés, lunettes colorées sur le nez, cela fait des années que l’on voit son visage poupin d’étudiant attaché à ne pas vieillir dans les vernissages.

Jovial et discret, Raphaël Cuir n’est pourtant plus un étudiant, il en a sous le chapeau : diplômé en arts plastiques, de l’École du Louvre et docteur en histoire (option histoire de l’art), il appartient même à la catégorie des historiens de l’art. Passé par la case école des beaux-arts (« pour [s’]amuser »), il opte finalement pour la théorie (parce qu’il « [s’]amusai[t] »). Aux beaux-arts, il rencontre l’œuvre de Serrano puis d’ORLAN qui le bousculent. Sur le premier, il rédigera son mémoire de maîtrise, tandis qu’il épousera la seconde… S’interroger, questionner le corps, la mort, les limites de l’œuvre… Voilà ce qui intéresse Raphaël Cuir, avec ce goût pour le point d’interrogation qui lui fait se demander : Pourquoi y a-t-il de l’art plutôt que rien ? Parce que l’art est essentiel dit-il, comme sont essentiels les artistes dont il s’attache à ne pas trahir les intentions. Par amour, par rigueur aussi, pour ces qualités qui ont conduit Geneviève Breerette, longtemps critique d’art au Monde, à l’encourager à présenter sa candidature à la présidence de l’Association internationale des critiques d’art France. Son credo ? Dépoussiérer l’ONG, bousculer les codes (des conférences, des tables rondes) et se battre pour faire reconnaître le critique comme un prescripteur, car, « au fond, on n’a jamais eu autant besoin de lui pour comprendre l’offre pléthorique d’aujourd’hui. » Ce qu’il réussit assez bien.

1969 Naissance à Lorient
1998 Après les Beaux-Arts de Lorient et l’École du Louvre, obtient un DEA en histoire de l’art à Paris I
1999-2004 Doctorat d’histoire à l’EHESS, « Du sujet de l’anatomie à l’anatomie du sujet (de la Renaissance à nos jours) », sous la direction de Daniel Arasse et Yves Hersant
2005-2006 Bourse et résidence d’études post-doctorales au Getty Research Institute (Los Angeles)
2012 Président de l’Aica France pour trois ans
2014 Dirige l’ouvrage Pourquoi y a-t-il de l’art plutôt que rien ?, (Archibooks). Commissaire de l’expo « Chapeaux ! » à La Vitrine (Paris)
2015 Est candidat pour un second mandat à l’Aica

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°677 du 1 mars 2015, avec le titre suivant : Raphaël Cuir, le prescripteur

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