J.-F. Chougnet, le réconciliateur

En janvier de l’année dernière, le directeur de l’association Marseille-Provence 2013 bouclait deux années à donner corps à une programmation, à ménager également les susceptibilités et les grognes des uns et des autres. Avec succès. Les défis, les tâches compliquées ne sont pas pour déplaire à cet énarque agrégé d’histoire, rodé aux directions de grands établissements après avoir été administrateur du Centre Pompidou et conseiller auprès de Jack Lang. Derrière la grande douceur de sa voix se cache la patience d’un homme aguerri, réputé d’ailleurs pour être un rassembleur, un esprit ouvert, constructeur et attentif à ceux qui l’entourent. Des qualités plus que requises pour un MuCEM qui, au-delà du succès de l’édifice de Ricciotti et du fort Saint-Jean, n’a pas encore su replacer en son cœur les collections héritées du Musée des arts et traditions populaires, ni su construire le propos de la Galerie de la Méditerranée, dont la reconfiguration est entamée. Réconcilier le MuCEM avec ses collections et créer un centre d’interprétation du fort Saint-Jean sont deux des priorités de Jean-François Chougnet. Plus largement, il lui reste à construire la mission scientifique et l’identité d’un musée qui, durant toutes les années qui ont précédé son édification, a fait l’objet de remises en cause récurrentes. Ce qui n’est pas pour lui déplaire.