Canulart

Par Anne-Cécile Sanchez · L'ŒIL

Le 12 février 2015 - 228 mots

Au printemps, le Palais des beaux-arts de Lille a pris l’habitude, sous l’intitulé « Open Museum » (« musée ouvert »), d’inviter une personnalité de la sphère culturelle à poser son regard sur les collections de l’un des plus grands musées français.

Après le duo Électro Air l’an dernier, c’est Pierre Bergé qui avait carte blanche pour cette nouvelle édition 2015 ; mais l’homme d’affaires et mécène a finalement choisi de passer son tour. À sa place, le Palais des beaux-arts reçoit donc le collectif allemand Interduck et ses détournements de chefs-d’œuvre à base de têtes de Donald. De Léonard de Vinci à Picasso, de Néfertiti à La Jeune Fille à la perle, des dizaines de vestiges archéologiques et d’œuvres phares de l’histoire de l’art sont réinterprétés à partir du motif systématique de la tête de canard, cet « avatar de l’humanité ». Moitié pédagogique, moitié satirique, selon l’un des responsables du collectif, la démarche, qui suppose par ailleurs d’indéniables qualités techniques, laisse perplexe. Dans le cadre « Open Museum », elle a pour ambition d’attirer au musée « des publics qui le fréquentent trop peu ». Et qui découvriront ainsi que le plus petit dénominateur commun culturel a une tête de palmipède. « Je suis convaincu que la culture populaire peut servir la culture savante », affirme cependant Bruno Girveau, le directeur du Palais des beaux arts.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°677 du 1 mars 2015, avec le titre suivant : Canulart

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