L’actualité des galeries - Janvier 2015

Par Vincent Delaury · L'ŒIL

Le 18 décembre 2014 - 1806 mots

À Paris, en régions et dans le monde, les expositions à voir dans les galeries et chez les antiquaires.

Nebay
Galerie Wallworks – Paris-10e
Jusqu’au 31 janvier 2015
Pour son premier solo show à la Galerie Wallworks, le graffitiste NEBAY, né en 1973, montre une vingtaine d’œuvres très colorées réalisées spécifiquement pour cette exposition dont le titre, « 29 juillet 1881 », fait référence à la loi sur la liberté de la presse d’où est issu le fameux « Défense d’afficher ». Les pièces exposées, pour des prix allant de 3 000 à 8 000 euros, sont des œuvres sur toile ou sur panneau de bois, dans lesquelles l’artiste mixe peinture à l’encre aérosol et à l’acrylique avec des collages d’affiches publicitaires marouflées. NEBAY, tour à tour colérique et farcesque, s’attaque à des stars comme Rihanna ou Beyoncé, ainsi qu’à des sujets qui lui tiennent à cœur : l’immigration et le réchauffement de la planète.
« NEBAY, 29 juillet 1881 », Galerie Wallworks, 4, rue Martel, Paris-10e, www.galerie-wallworks.com

Michael DeLucia
Galerie Nathalie Obadia – Bruxelles (Belgique)
Jusqu’au 17 janvier 2015
Nathalie Obadia présente la quatrième exposition personnelle de Michael DeLucia, né en 1978 à New York. Cet ancien assistant de Jeff Koons dévoile une vingtaine de pièces inédites qui interrogent les relations entre le matériel et la forme digitale. Ce jeune artiste américain s’appuie sur des formes virtuelles pour élaborer des pièces en trois dimensions qui sollicitent le visiteur sur un plan à la fois visuel, physique et mental. Les prix vont de 2 500 à 33 000 euros.
« Michael DeLucia. La Pomme de Terre du Ciel », Galerie Nathalie Obadia Bruxelles, Rue Charles Decoster 8, Ixelles (Belgique), www.galerie-obadia.com 

John Armleder

Galerie Almine Rech – Bruxelles (Belgique)
Jusqu’au 17 janvier 2015
Pour son quatrième solo show chez Almine Rech, le postmoderniste suisse John Armleder poursuit son travail citationnel visant à faire son marché dans l’histoire de l’art pour créer, de manière ironique, des œuvres affichant leur stratégie de fabrication. Digne héritier de Warhol et de Duchamp, Armleder reprend sa célèbre série des Puddles Paintings (à partir de 80 000 euros) : ce sont des toiles posées au sol sur lesquelles on pose notamment des substances chimiques, puis, après oxydation, les tableaux sont exposés à la verticale : apparaît alors une composition aléatoire qui semble être une « action painting » faite de façon passive.
« John Armleder, La bruche du haricot », Almine Rech Gallery, rue de l’Abbaye 20, Ixelles (Belgique), www.alminerech.com

La Légende des origines
Galerie Maubert – Paris-3e
Jusqu’au 31 janvier 2015
L’expo collective conçue par Léa Bismuth, critique d’art, regroupe une poignée d’artistes émergents : Mathieu Bonardet, Jennifer Douzenel, Atsunobu Kohira, Stéphanie Lagarde, Pia Rondé & Fabien Saleil, Clio Simon. La commissaire précise : « Cette exposition s’est d’abord imposée par son titre, comme une musique à composer : “La légende des origines”. Une histoire à écrire, à inventer, à fantasmer par fragments et zones blanches. » Qu’ils utilisent la vidéo, le graphite, la sculpture, l’image filmée ou l’installation, tous ces plasticiens cherchent à saisir des traces (gestes, lignes tracées, brumes…) qui soient le signe de leur inscription dans le paysage ou bien l’évocation d’une vie intérieure secrète. Prix de départ à 900 €.
« La légende des origines », Galerie Maubert, 20, rue Saint-Gilles, Paris-3e, galeriemaubert.com

Léonor Fini
Galerie Fourtin et Galerie Minsky Paris-1er et Paris-7e
Jusqu’au 17 janvier 2015
La Galerie Fourtin, en partenariat avec la Galerie Minsky, crée l’événement en consacrant une exposition rétrospective à Leonor Fini (1907-1996) ; la dernière grande expo parisienne dédiée à cette artiste proche des surréalistes remonte à 1986 et se tenait au Musée du Luxembourg. Grâce aux Galeries Fourtin et Minsky, le public découvre quelque soixante-dix œuvres (20 tableaux, 50 feuilles) qui déploient le grand imaginaire de cette artiste autodidacte assez inclassable. Les prix vont de 1 500 euros (dessins) à 400 000 euros (peintures).
« Leonor Fini, Œuvres majeures », Galerie Patrick Fourtin, 9, rue des Bons-Enfants, Paris-1er, www.galeriefourtin.com. Galerie Minsky, sur rendez-vous, 57, rue Vanneau, Paris-7e, www.galerieminsky.com

François et Luc Schuiten
Galerie Pallade – Lyon (69)
Jusqu’au 24 janvier 2015
Alors que François Schuiten, grand dessinateur belge de BD, bénéficie d’une exposition remarquable à la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris (jusqu’au 9 mars 2015), la Galerie Pallade a l’excellente idée de montrer son travail en compagnie de celui de son frère Luc, de douze ans son aîné. Tous deux, ayant une même passion pour l’architecture née d’une éducation commune (donnée par un père architecte reconnu), créent des dessins visionnaires faisant la part belle à l’historicisme et à l’imaginaire. À s’offrir entre 4 000 et 25 000 euros, les prix des multiples étant inférieurs à 1 000 euros.
« François et Luc Schuiten », Galerie Anne-Marie et Roland Pallade, 35, rue Burdeau, Lyon (69), www.pallade.net

Marinette Cueco
Galerie Univer – Paris-11e
Jusqu’au 14 mars 2015
Pour sa première exposition personnelle à la Galerie Univer, Marinette Cueco, née en 1934 en Corrèze, présente des œuvres récentes ou anciennes, pour la plupart peu, voire jamais montrées à Paris. Artiste et femme d’artiste (elle est l’épouse d’Henri Cueco), Marinette est une ramasseuse de végétaux divers (graines, pétales, feuilles, épluchures…) qu’elle assemble dans de minutieuses compositions relevant d’un « land art de proximité » qui marque par sa charge poétique très prononcée. Les prix s’échelonnent de 700 à 15 000 euros.
« Marinette Cueco », Galerie Univer/Colette Colla, 6, cité de l’Ameublement, Paris-11e, www.uni-ver.com

Pseudonym Project
Galerie mfc-michèle didier – Paris-3e
Jusqu’au 3 janvier 2015
Pseudonym Project est un projet créé par l’artiste franco-canadien Gabriel Jones qui réunit douze artistes dont l’identité est provisoirement anonyme. Ainsi, Michèle Didier nous invite dans sa galerie au jeu des devinettes ! Douze prints sont vendus en exclusivité au prix unique de 295 euros. Jusqu’au moment de la révélation (lors du vernissage le jeudi 18 décembre), les prints sont identifiés par un pseudonyme : au visiteur d’en démasquer les auteurs. Pour attiser les curiosités, la galerie offre quelques noms des artistes auteurs des prints : Robert Barry, Fouad Bouchoucha, Liam Gillick, Jonathan Monk. On s’y précipite !
« Pseudonym Project/Paris by Gabriel Jones. Print Party : la révélation », Galerie mfc-michèle didier, 66, rue Notre-Dame-de-Nazareth, Paris-3e, www.micheledidier.com

François Boisrond
Galerie Louis Carré & Cie – Paris-8e
Jusqu’au 17 janvier 2015
À l’occasion de son deuxième solo show à la Galerie Louis Carré & Cie, François Boisrond, artiste issu de la Figuration libre, présente une série totalement inédite de peintures et de dessins sur des hauts lieux de l’art contemporain : la Documenta de Cassel 2012, la Biennale de Venise 2013 et la Biennale de Lyon 2013. On y voit des visiteurs arpenter de grands espaces remplis d’objets divers. En même temps qu’il fait une chronique distanciée du milieu de l’art, Boisrond, via un motif pixellisé par le détour du numérique, noue un dialogue avec l’histoire de l’art, en citant notamment le divisionnisme, le pointillisme ou le postimpressionnisme. Les prix se situent dans une fourchette de 1 600 à 15 000 euros.
« François Boisrond. Deux Biennales, une Documenta, Lyon-Venise-Cassel », Galerie Louis Carré & Cie, 10, avenue de Messine, Paris-8e, www.louiscarre.fr

Georges Rousse
Galerie Catherine Putman – Paris-4e
Jusqu’au 3 janvier 2015
La galerie Catherine Putman présente une série d’œuvres très récentes (photographies et aquarelles) de Georges Rousse, né en 1947 à Paris. Comme à son habitude, ce plasticien complet – il dessine, peint, installe, photographie – intervient dans le monde entier (de Matsushima à Paris, en passant par Santiago) pour réaliser des installations in situ qui révèlent la poésie de lieux en voie de dissolution ou de transformation. Après le rond et le carré, Rousse choisit le motif de l’étoile pour transfigurer des architectures via des jeux d’optique fascinants. Les prix oscillent entre 2 300 et 9 200 euros.
« Georges Rousse. Matsushima/Paris/Santiago », Galerie Catherine Putman, 40, rue Quincampoix, Paris-4e, www.catherineputman.com

Morellet & Youngerman
Galerie Hervé Bize – Nancy (54)
Jusqu’au 31 janvier 2015
Hervé Bize présente deux artistes phares de l’abstraction géométrique, François Morellet et Jack Youngerman. Tous deux, dans leur 89e année, sont amis de très longue date et promeuvent une abstraction radicale faite de formes élémentaires et de formats ronds, carrés ou triangulaires. Le galeriste note : « À la suite de nos visites des ateliers, il nous a semblé pertinent de leur proposer un projet associant quelques-unes de leurs œuvres les plus récentes tant nous avons été frappés des affinités potentielles. » Cette expo double, des plus réussies, n’a aucun caractère rétrospectif : elle vise uniquement à montrer l’actualité de ces deux artistes majeurs. Les prix s’échelonnent entre 30 000 et 50 000 dollars pour l’Américain et entre 52 000 et 73 000 euros pour le Français.
« François Morellet & Jack Youngerman, œuvres récentes », Galerie Hervé Bize, 17-19, rue Gambetta, Nancy (54), www.hervebize.com

Elaine Sturtevant
Galerie Thaddaeus Ropac – Paris 3e
Jusqu’au 14 janvier 2015
Après avoir représenté Sturtevant (1930-2014) pendant vingt-cinq ans, la Galerie Ropac accueille dans le Marais la première exposition posthume de cette artiste américaine majeure, qui réalisait des répétitions d’œuvres d’autres artistes afin de questionner l’idée même de création originale dans une société qui, à l’ère du numérique, est saturée d’images. Ses deux séries exposées ici, reprenant des œuvres iconiques (Les Fleurs et Marilyn de Warhol ainsi que Les Drapeaux de Johns), interrogent avec pertinence le fonctionnement de l’art, de sa production à sa consommation via sa diffusion. Les prix démarrent à 85 000 euros.
« Sturtevant, Reloaded », Galerie Thaddaeus Ropac, 7, rue Debelleyme, Paris-3e, ropac.net

Déménagement

Galerie Vieille-du-Temple Paris-11e
Après vingt-six ans au 23 rue Vieille-du-Temple et plus de deux cent cinquante accrochages, Marie-Hélène de la Forest Divonne et son équipe déménagent pour une nouvelle adresse tenue secrète pour l’instant. La galeriste précise : « Je garde les mêmes artistes, d’autres vont certainement se rajouter. Il nous faut plus d’espace pour présenter des œuvres plus monumentales. Mes artistes sont ravis et mes collectionneurs sont excités à l’idée de découvrir ce nouveau lieu ! » En attendant, toute l’équipe accueille les visiteurs à partir du 10 décembre sur rendez-vous dans un espace provisoire près de Bastille. On attend avec impatience la suite de l’aventure !
Déménagement de la galerie, Galerie Vieille-du-Temple, 1, rue du Dahomey, Paris-11e, www.galerievieilledutemple.com 

Henri Landier
Kruisherenhotel – Maastricht (Pays-Bas)
Jusqu’au 1er avril 2015
C’est au Louvre, alors qu’il était âgé de 10 ans, que le jeune Henri Landier décida de devenir peintre, devant un autoportrait de Rembrandt. Ce jour-là, il fut inscrit quelque part, dans les étoiles, que celui qui allait devenir « le peintre voyageur » rendrait un jour hommage au maître hollandais. C’est aujourd’hui chose faite à Maastricht, où Henri Landier expose ses propres interprétations des 58 autoportraits peints par Rembrandt. Plus qu’un hommage, un manifeste.
« Henri Landier, hommage à Rembrandt », Kruisherenhotel, 19-23 6211 NW, Maastricht (Pays-Bas), www.artlepic.org 

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°675 du 1 janvier 2015, avec le titre suivant : L’actualité des galeries - Janvier 2015

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