Bruxelles (Belgique)

Brafa, la foire à ne manquer sous aucun prétexte

Du 24 janvier au 1er février 2015

Par Marie Potard · L'ŒIL

Le 17 décembre 2014 - 612 mots

Brafa, le premier rendez-vous de 2015 pour les amateurs d’art, souffle fièrement ses 60 bougies et espère bien remporter le même succès que l’an passé.

L’édition 2014 a remporté tous les suffrages, des transactions nombreuses et une fréquentation record, avec plus de 55 000 visiteurs (contre 48 000 en 2013) qui se sont rendus sur le site bruxellois de Tour & Taxis. Ce chiffre, les organisateurs aimeraient évidement le maintenir. Alors cette année, l’événement est plus qu’attendu. Pour autant, la manifestation garde la même recette : éclectisme des spécialités représentées, décoration épurée et aérienne et convivialité. Cent vingt-six galeries sont présentes cette année, soit cinq de moins qu’en 2014. Douze nouvelles enseignes intègrent le parcours tandis que quatre signent leur retour, tels les Parisiens Jacques Barrère et François Léage. Parmi les douze pays intervenants, la France se taille la part belle avec quarante-deux marchands, dont des galeries fidèles, comme Chenel, Delvaille, Bernard Dulon ou Marcilhac et quelques absents (Willy Huybrechts, Alexis Bordes). Entre l’exposition présentée par la Fondation Roi Baudouin, « Le collectionneur belge » (qui met à l’honneur des œuvres provenant exclusivement de collections privées belges), et le cycle de conférences (« Paquebots et Art déco », l’historique des acquisitions du Musée du quai Branly, l’avancée de la restauration du retable de l’Agneau mystique des frères van Eyck, etc.), des œuvres de qualité sont à admirer sur les différents stands. Parmi les spécialités représentées – archéologie, art tribal, art asiatique, peinture ancienne et moderne, objets d’art, joaillerie… –, citons entre autres, Ponte Ca’ di Dio, de Félix Ziem (Ary Jan, Paris), une nature morte de Johannes Bosschaert (Costermans, Bruxelles), un fauteuil de bureau estampillé Jacob Frères issu de la collection du prince et de la princesse Henry de la Tour d’Auvergne Lauraguais (Steinitz, Paris), un dessin de Le Corbusier, Joueur d’accordéon, vers 1929 (Aktis Gallery, Londres), un buffet d’Eugène Printz (Marcilhac, Paris), un Christ en ivoire réalisé par le sculpteur jurassien Joseph Villermé, fin du XVIIe siècle (Mullany, Londres), Study (1971) de Simon Hantaï (Opera Gallery, Genève), un torse de Bouddha en grès, Chine, dynastie Qi (Jacques Barrère, Paris), une statue masculine de la République démocratique du Congo (Galerie Montbrison, Bruxelles) ou encore Panthère aiguisant ses griffes (vers 1928), de Georges Lucien Guyot (Xavier Eeckhout, Paris).

Charitable Brafa

Pour la première fois de son histoire, Brafa participe à une opération caritative avec le Télévie. Le tableau Le Rideau rouge (1934) de Paul Delvaux (1897-1994) est présenté sur le stand d’Harold t’Kint de Roodenbeke, président de la foire, et fera l’objet d’enchères silencieuses durant toute la durée de l’événement. L’œuvre ira évidemment au plus offrant. Son prix de réserve est fixé à 250 000 euros. Le tableau, longtemps resté dans la famille de Paul Delvaux avant de passer en mains privées, est issu de la collection de Nicole et Pierre Ghêne, exposée jusqu’au 18 janvier dernier au Musée d’Ixelles « Paul Delvaux dévoilé ». Le bénéfice de sa vente sera intégralement reversé à parts égales au Télévie et à l’Institut Jules Bordet, hôpital multidisciplinaire unique en Belgique, entièrement consacré aux maladies cancéreuses. Le Télévie est une opération caritative lancée en 1989 par la chaîne télévisée RTL-TVI, visant à récolter chaque année des fonds en faveur de la recherche contre la leucémie et toutes les formes de cancer. Le Rideau rouge représente une jeune femme, le regard vague, perdue dans ses pensées, la tête tournée vers la droite, assise sur une chaise avec, à sa gauche, un large rideau rouge. Encore expressionniste – avant la « révélation » du surréalisme –, cette œuvre rassemble cependant des thèmes omniprésents dans l’œuvre picturale de l’artiste : la féminité, le rêve, l’évasion, le mystère, la solitude…

Brafa (Brussels Antiques and Fine Art Fair)

Tour & Taxis, Avenue du Port 86 C, B-1000 Bruxelles (Belgique), du 24 janvier au 1er février, www.brafa.be

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°675 du 1 janvier 2015, avec le titre suivant : Brafa, la foire à ne manquer sous aucun prétexte

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