Londres (Grande-Bretagne)

Warhol, suite…

Tate Liverpool, jusqu’au 8 février 2015

Par Vincent Noce · L'ŒIL

Le 17 décembre 2014 - 305 mots

L’imprimé tient une place centrale dans le processus de création d’Andy Warhol. Il est aujourd’hui l’objet de deux manifestations qui aident à saisir la construction de son propos artistique.

Paul Maréchal, collectionneur à l’origine de l’exposition de Montréal [lire page ci-contre], a également prêté à la Tate une cinquantaine de reproductions sur livres, disques, magazines et affiches, fournissant la moitié de l’exposition britannique. À 20 ans, le jeune graphiste arrivé à New York fait le tour des agences et éditeurs, en montrant une remarquable capacité d’adaptation. Il a lui-même expliqué comment le format carré des pochettes de disque l’avait influencé. La Tate expose donc ses premiers dessins, très graphiques. Il reprend une technique, the blotted line, fondée sur la transposition d’un dessin à l’encre, qui donne une ligne floue, annonçant les Jackie ou Marilyn presque fantomatiques. Warhol expérimente déjà la répétition, qui va devenir sa marque : « Il appréciait cette méthode, explique Nathan Gluck, un de ses premiers assistants, car elle amenait une duplication de l’image, en transposant encore et encore le dessin, à condition de repasser à chaque fois sur les lignes à l’encre. » Elle lui permet aussi de proposer de légères variantes pour s’assurer un contrat. Sa première commande lui vient du magazine Glamour pour illustrer un article au titre prémonitoire : « Success is a Job in New York ». En 1951, pour une série documentaire de CBS, il est assez gonflé pour tracer les traits d’un jeune éphèbe en train de se droguer. Les illustrations de Truman Capote, les accessoires de mode, les parties de coloriage avec ses amis, les vitrines de grands magasins, plus tard ses films, vidéos et sérigraphies, le parcours de la Tate offre l’archéologie d’un artiste qui, à un moment critique, parvient à se distinguer de l’expressionnisme en revenant à la ligne pure d’un Coca.

« Transmitting Andy Warhol »

Tate Liverpool, Albert Dock, Liverpool (Grande-Bretagne), www.tate.org.uk

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°675 du 1 janvier 2015, avec le titre suivant : Warhol, suite…

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