Gustave Courbet

Panorama des Alpes

Par Bertrand Dumas · L'ŒIL

Le 20 août 2014 - 391 mots

L’exposition « Courbet, les années suisses » est l’occasion pour le Musée d’art et d’histoire de Genève de dévoiler sa dernière acquisition : ce Panorama des Alpes, l’un des sommets de la carrière du peintre en exil.

Don
Acquis auprès d’une collection privée grâce à un mécène anonyme, le Panorama des Alpes de Gustave Courbet renforce de manière éclatante l’importante suite de paysages alpestres déjà conservés par le musée. Jamais exposé jusque-là, le tableau n’était connu que par sa publication au catalogue raisonné de l’artiste établi en 1977.

Cadrage
Bien que fidèle à la topographie des lieux, Courbet opte pour un cadrage original où la ligne d’horizon, saupoudrée de neiges éternelles, partage le ciel et la montagne à parts égales.

1876
Le tableau, non daté, peut être situé vers 1876 en raison de sa parenté avec le Panorama des Alpes du Musée de Cleveland, dernier tableau de l’artiste décédé le 31 décembre 1877. En outre, la toile porte au verso le sceau en cire de l’atelier Courbet apposé sur les dernières œuvres de l’artiste, que Juliette Courbet, la sœur du peintre, a conservées jusqu’à sa mort en 1915.

Exil

Après la défaite de Sedan en 1870, la vie de Courbet bascule. Le 14 août 1871, il est emprisonné six mois pour sa participation à la Commune. Son retour à Ornans est écourté par l’élection de Mac Mahon qui relance le projet de faire payer à Courbet la reconstruction de la colonne Vendôme. Une saisie est aussitôt décidée sur tout ce qu’il possède. Pour y échapper, il franchit la frontière franco-suisse le 23 juillet 1873. En exil, Courbet ne lâche pas les pinceaux et s’adonne même à la sculpture. Cette toile témoigne de la puissance picturale qui anime encore l’artiste. Sa redécouverte permet de réévaluer le regard porté sur cette ultime période souvent « considérée comme la moins créative de sa carrière ».

« Bon Port »
En 1874, Courbet, en exil, s’installe à La Tour-de-Peilz, sur les bords du lac Léman. Il loge à la maison « Bon Port » qui fut sa dernière résidence. Sur place, il peint le panorama grandiose qui se dresse devant lui : les massifs des Dents du Midi et du Grammont. Souvenir du séjour de Courbet à La Tour-de-Peilz, le buste qu’il offrit au village en 1875 représentant La Liberté, symbole de sa reconnaissance envers l’hospitalité suisse.

Légende photo

Gustave Courbet, Panorama des Alpes, vers 1876, huile sur toile, 140 x 64 cm, Genève, Musée d'art et d'histoire

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°671 du 1 septembre 2014, avec le titre suivant : Panorama des Alpes

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