Ajaccio (20)

À l’école lombarde de peinture

Palais Fesch Du 27 juin au 29 septembre 2014

Par Lina Mistretta · L'ŒIL

Le 25 juin 2014 - 300 mots

Le palais Fesch peut se prévaloir de posséder la plus vaste collection de peinture italienne après celle du Louvre, et cela grâce au cardinal Fesch, collectionneur d’art – et, accessoirement, oncle de Napoléon Ier – auprès duquel la Grande Catherine II de Russie, elle-même collectionneuse compulsive, fait pâle figure.

Sur les seize mille objets rassemblés, mille furent attribués au musée, parmi lesquels des tableaux de l’école picturale lombarde du XVIIe siècle que le palais se propose de faire connaître au public à travers une exposition. Singulièrement, de cette école méconnue est issu l’un des plus célèbres peintres italiens de ce siècle : Le Caravage. Elle présente ses caractéristiques propres, différentes de la peinture baroque telle qu’elle est souvent perçue. Le parcours s’applique à désigner les diverses influences qui la traversent, mais surtout met en lumière la deuxième entité picturale du XVIIe lombard, jamais valorisée,  permettant ainsi d’avoir un regard complet sur cette école. Les deux premières décennies du siècle se caractérisent par un langage aux accents désespérés où se côtoient réalisme, violence et beauté, qui est influencé par la ferveur religieuse de la Contre-Réforme, le tout dans un contexte dramatique marqué par deux épidémies de peste qui ravagent la Lombardie entre 1576 et 1630. Le peintre Crespi dit « Le Cerano », emporté par l’épidémie, est l’un des grands initiateurs du réalisme lombard. Parti du style contre-réformiste, il aboutira par la suite à une peinture humaine plus calme, plus naturelle. Francesco Cairo, le « Titien flamand », artiste ouvert à des influences multiples, donne à son Sébastien soigné par Irène la dimension extatique d’un baroque sensuel du milieu du XVIIe.  Procaccini se fait davantage l’interprète d’une ligne adoucie inspirée d’un Parmesan. Ces trois artistes, parmi les cent vingt exposés, illustrent clairement l’évolution de l’école lombarde au cours du XVIIe siècle.

« La peinture en Lombardie au XVIIe siècle »

palais Fesch, Musée des beaux-arts, 50-52, rue cardinal-Fesch, Ajaccio (20), www.musee-fesch.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°670 du 1 juillet 2014, avec le titre suivant : À l’école lombarde de peinture

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