Paris 5e

Artistes globalisés

Collège des Bernardins. Jusqu’au 15 juin 2014

Par Virginie Duchesne · L'ŒIL

Le 15 avril 2014 - 316 mots

Pour sa dernière exposition au Collège des Bernardins, le commissaire Alain Berland a été invité à s’inscrire dans la thématique 2013-2014 du lieu, à savoir : « La globalisation, une question spirituelle ? »

Vaste thématique à laquelle il a répondu en resserrant cette seconde exposition collective à dix-sept artistes internationaux, tout en évacuant la spiritualité, lui le laïc revendiqué. Il a souhaité de leur part « une réponse à la mondialisation », « l’expression de leur singularité » à travers des œuvres inscrites dans un monde d’inspirations et d’influences métissées ; ou comment ils s’approprient les signes d’un monde globalisé qui, en circulant à la vitesse du web et autres médias, perdent et retrouvent tour à tour de multiples significations. Comme le keffieh, dont s’empare l’artiste français Stéphane Vigny, coiffe traditionnelle des populations arabes, juives et bédouines, devenue symbole de résistance politique puis accessoire de mode dans les cours des lycées. Le plasticien l’érige en colonne salomonique parallèle à celles de la sacristie du Collège pour laquelle l’œuvre a été produite. Par sa carte du monde en peau de serpent (Snake Skin Map III, 2010), le Lyonnais Franck Scurti signale la mue permanente de celui-ci. Non loin, les poupées du Camerounais Pascale Marthine Tayou (2010), fabriquées en verre à Murano, sont parées comme des figures vaudou d’objets de la civilisation globalisée : doudous,vêtements, bijoux de pacotille, tasses à café... Dans la nef centrale du Collège, Djamel Kokene Dorléans tente une classification des mondes végétal, animal et humain pour créer un Musée du Monde (extrait), titre de la série d’œuvres. Au fond, les voix des migrants (The Voice of Migrators, 1995) nous parviennent à travers un globe formé de leurs vêtements abandonnés en route. Le commissaire assume cette littéralité des œuvres face à un thème foisonnant, mais au risque de perdre la force de l’ensemble et la puissance de certaines œuvres par une lecture trop linéaire.

« Des hommes, des mondes »

Collège des Bernardins, 20, rue de Poissy, Paris-5e
www.collegedesbernardins.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°668 du 1 mai 2014, avec le titre suivant : Artistes globalisés

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