Jean-Michel Fauquet - L’alchimiste

Vaste, mystérieux et complexe domaine porteur d’une mémoire, d’un imaginaire, qui puise ses fragments de récits dans ses propres états, sa propre mémoire ou dans l’Histoire des hommes. Chez lui, objets, paysages, portraits ou autoportraits forment un monde obscur dont il façonne, fabrique ou transfigure chaque figure après en avoir dessiné la forme ou la scène dans un carnet toujours à portée de main.

Mot, phrase tirée d’un livre s’y inscrivent tout autant au crayon. Sculptures (aux formes archaïques, insolites nées de cartons marouflés de papiers peints en noir, puis photographiées), autoportraits ou portraits de son double (le poète, critique et revuiste Francis Cohen) : les motifs de ses images aux tirages qu’il patine, cire, troublent et captivent par leur présence, leur matérialité. Jean-Michel Fauquet n’est pas un photographe ; la photographie est une étape purement transitoire dans le processus de création. « Je suis un autobiographe en permanence dans une autofiction qui crée de ses mains des estampes, des élégies photographiques plus ou moins graves », dit-il ; « des appeaux, des appelants » introduisant à une fantasmagorie tactile que l’on peut faire sienne sans l’ombre d’un doute.