Jean Degottex, l’énergie du vide

Deux petites peintures à l’huile de 1955 nous rappellent que l’artiste fut d’abord un peintre de la vivacité et de l’élégance du signe, avec déjà cette exigence de l’économie de moyens. Puis l’exposition se concentre sur seize années de travail, de 1967 à 1983. L’accrochage, non chronologique, permet de bien appréhender l’idée forte de l’œuvre de Degottex : la présence et l’énergie du vide, de l’absence, comme fondatrice de toute présence, de toute énergie. L’artiste est très marqué par la pensée zen que lui a fait découvrir André Breton.
Face à Toile noire-lignes report 7/7 (1978) et à Lignes-report noir n° III, deux peintures de près de trois mètres de haut sur deux mètres cinq de large, respectivement de 1978 et 1977, l’esprit est absorbé par des rythmes colorés de plus en plus perceptibles au fur et à mesure que le regard s’y attarde. Ce sont les seules œuvres sombres de l’exposition. Trois ensembles monumentaux en trois dimensions, totalement blancs, La Révolution continue (1969-1970), Parcours Horlignes (1969) et Suite Horspaces (1969-1970), chacun constitué de neuf éléments distincts, apportent une monumentalité impressionnante à un parcours riche d’une vingtaine d’œuvres.