Paris 6e

Delacroix en toute intimité

Musée Delacroix jusqu’au 17 mars 2014

Par Lina Mistretta · L'ŒIL

Le 20 février 2014 - 324 mots

Il y a, au cœur de Paris, une multitude d’endroits magiques ; le Musée Delacroix est l’un d’eux. Un havre de paix où l’esprit de l’artiste demeure dans ce qui fut sa maison-atelier.

L’exposition « Delacroix en héritage » rend hommage aux chefs-d’œuvre de la collection Étienne Moreau-Nélaton à travers un ensemble de dessins, écrits, peintures quasi inédits, qui viennent dialoguer avec la collection permanente du musée. L’espace du salon est consacré à son périple marocain dont l’expérience marquera l’ensemble de son œuvre. Ses sujets marocains forment une part importante de sa création, où le dessin tient une place capitale. Sur la soixantaine de peintures qui composeront sur trente ans la part orientaliste de sa production, la plupart se rattachent à des croquis pris sur place, tout comme les dessins de musiciens ont fourni, quinze ans après, la matière des Musiciens juifs de Mogador accroché dans l’atelier. Il peint d’après ce qu’il a vu et vécu, tout en donnant la primauté à l’expression plastique et à la couleur. Mais la masse énorme de dessins et d’études préparatoires qu’il a laissée montre qu’il est également un grand dessinateur. Il en exposa très peu, ce médium n’étant pour lui qu’une étape avant l’élaboration d’un tableau, exception faite du Cavalier arabe traversant un gué qui ne se rattache à aucun projet connu.
Dans l’antichambre, on découvre les passions que Delacroix nourrit pour le théâtre et Shakespeare à travers plusieurs dessins tirés d’Hamlet et le lumineux Roméo et Juliette devant le tombeau des Capulets. Même attraction pour Byron, qui lui inspire Le Naufrage de Don Juan, une œuvre se référant, à l’évidence, au Radeau de la Méduse, non seulement par la scène elle-même, mais aussi par le titre. La chambre, réservée aux créations plus intimes, dévoile des vues de paysages et plusieurs portraits, genre que Delacroix pratiqua toute sa vie, notamment celui de sa fidèle servante qui l’accompagna jusqu’à la fin de sa vie, dans cette pièce même.

« Delacroix en héritage, autour de la collection Moreau-Nélaton »

Musée national Eugène Delacroix, 6, rue de Furstenberg, Paris-6e
www.musee-delacroix.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°666 du 1 mars 2014, avec le titre suivant : Delacroix en toute intimité

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