Paris-1er

Touche pas à mon jouet !

Jusqu’au 11 mai 2014 Musée des arts décoratifs

Par Lina Mistretta · L'ŒIL

Le 19 février 2014 - 377 mots

Clown mécanique, clown équilibriste, culbuteur, clown jongleur, dresseur de cheval ou de lion, clown acrobate, poupée clown, plus près de nous clown à moto ou sur un scooter, plus d’une soixantaine de jouets à l’effigie du clown sont présentés à l’exposition « Parade » dans la galerie des jouets du Musée des arts décoratifs sur les deux cents objets liés à l’univers du cirque et du théâtre.

Le parcours commence par le premier et le plus illustre jouet dédié au cirque, le Humpty Dumpty Circus créé en 1903 par Schoenhut, inspiré du cirque américain Barnum et Bailey, avec ses personnages et ses animaux articulés invitant l’enfant à imaginer ses propres numéros. À côté, le cirque Pinder composé de ses vingt-sept éléments sur roulettes en bois multicolore donne le change. Le monde du jouet a représenté les clowns les plus célèbres, Guguss et Boboss, le trio Fratellini et les grands comiques du cinéma : Charlie Chaplin, Buster Keaton, Laurel et Hardy. Chacun y trouve sa « madeleine », mais pas question de toucher cependant. Protégés dans les vitrines, sacralisés, les jouets de notre enfance perdent ici leur dimension sensorielle, ce pour quoi ils ont été créés, et deviennent des objets lointains malgré une belle scénographie colorée et graphique.

La deuxième salle composée d’écrans vidéo propose quelques séquences mythiques : Parade de Jacques Tati rend hommage au spectacle par quelques sketches hilarants, tandis que dans Grand Cirque les grosses mains de Calder font tournoyer toutes sortes de personnages et d’animaux en fil de fer. Le théâtre n’est pas en reste avec les très rares théâtres de papier du XIXe siècle comme celui de l’Opéra et de la Porte Saint-Martin, ses marionnettes en Polichinelle et, bien sûr, la plus célèbre d’entre toutes, Guignol, qui forme avec Gnafron et Madelon le trio indémodable du répertoire classique. Le théâtre d’ombres, spectacle délicat conçu à partir de silhouettes de papier découpées est représenté ici sous la forme d’un opéra réalisé par Lotte Reiniger en 1935. Le scénographe François Guillon en reprend l’esprit à travers deux dispositifs très visuels mêlant jeux de typographies et de lumières, jeux de mots et de silhouettes. Pourtant, tout est calme et silencieux, à l’opposé de la fête. S’agissant d’une galerie des jouets, on ne peut que le regretter.

« Parade »

Musée des arts décoratifs, galerie de jouets, 107, rue de Rivoli, Paris-1er
www.lesartsdecoratifs.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°666 du 1 mars 2014, avec le titre suivant : Touche pas à mon jouet !

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