Photo cosa mentale

Par Anne-Cécile Sanchez · L'ŒIL

Le 18 février 2014 - 199 mots

Dédié au soutien des photographes émergents, le prix HSBC distingue chaque année deux lauréats parmi une dizaine de candidats sélectionnés.

Delphine Burtin, installée à Lausanne où elle exerce comme graphiste et photographe, est l’une des deux élues de l’édition 2014, qui récompense également la Japonaise Akiko Takizawa. Deux femmes, donc, qui livrent, à rebours de la tendance documentaire générale, des travaux conceptuels et formels. Intitulée Encouble, un helvétisme que l’on pourrait traduire par « chose qui dérange », la série de Delphine Burtin mélange des images photographiées en studio ou en lumière naturelle, des découpages ainsi que des tirages rephotographiés, et s’intéresse à la possibilité offerte par l’appareil photographique de « s’abstraire de la réalité afin de mieux la questionner ». Un travail techniquement remarquable, « à mi-chemin entre la photographie et la sculpture », comme le souligne Simon Baker, conservateur pour la photographie et l’art international à la Tate Modern de Londres depuis 2009 et conseiller artistique de cette 19e édition du prix HSBC. Une œuvre affirmée, fondée, explique Delphine Burtin, sur une interrogation : « Comment interpréter ce que nous livrent nos sens ? » On n’a pas fini de faire le point sur ce sujet troublant.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°666 du 1 mars 2014, avec le titre suivant : Photo cosa mentale

Tous les articles dans Actualités

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque