Petit deviendra grand

 Changement donc de cadre, mais articulation identique entre les travaux, inédits et méconnus en France, sélectionnés par le jury (22 pour 1 000 candidatures contre 800 en 2012) et la carte blanche du parrain (cette année, Xavier Canonne [lire p. 34], directeur du Musée de la photographie de Charleroi) auxquels s’adjoignent les propositions de la galerie, de l’école de photographie et des artistes invités. Soit un total de 44 photographes. Si, l’an dernier, l’introspection, les récits intimes, notamment ceux liés à la famille, avaient dominé la programmation, l’édition 2014 marque un retour au documentaire, à l’engagement social, sociétal, plus affirmé aussi.

D’une manière générale, les sujets abordés, les approches offrent une variété plus large et les traitements sont bien moins plasticiens. L’humour entre autres réserve de belles découvertes, que ce soit à travers les expositions, les projections organisées ou les installations. Si les Sun City Poms de l’Anglais Todd Antony font l’affiche de cette édition, les situations absurdes du Polonais Przemyslaw Dzienis ou les retouches de photos de mariage de l’Italienne Martina Dinato convoquent le sourire, à l’instar des expressions de Monsieur Sylvain, petit personnage au chapeau melon et complet seventies créé par le Français Sylvain Granjon. Tout aussi drôle, la vidéo du collectif suisse Cowboy Noir consacrée aux souvenirs de vacances au Canada de l’un de leurs membres, Lucas Olivier, et déroutante, de son côté, la série Portrait of a Man as a Building de l’Irlandais Jan Mccullough, portrait d’un homme à travers celui d’un bâtiment.