Henri Matisse, Marguerite au chat noir

Marguerite

L'ŒIL

Le 13 décembre 2013 - 358 mots

Modèle chéri du peintre alors âgé de 15 ans. Bien que de santé fragile, l’adolescente, née de la relation de Matisse avec Camille Joblaud, se distingue déjà par sa force de caractère qui s’exprimera à l’âge adulte par son engagement dans la Résistance.

1910
L’année de la réalisation du portrait de Marguerite au chat noir est marquée par le séjour de Matisse à Moscou, parti en février 1910, pour installer La Danse et La Musique que lui avait commandées le collectionneur Sergueï Chtchoukine.

Donation
Avec la donation de madame Barbara Duthuit, acceptée le 23 octobre 2013, le Centre Pompidou se dote du dernier grand portrait de Matisse conservé en mains privées, ainsi que d’un papier découpé, La Jérusalem céleste, carton pour un vitrail de la Chapelle-du-Rosaire à Vence. 

Le don de Barbara Duthuit, en mémoire de son mari Claude Duthuit, petit-fils d’Henri Matisse, scelle la relation exemplaire qui unit depuis longtemps le Centre Pompidou et les héritiers du peintre. Claude Duthuit, décédé en 2011, fut d’un soutien sans faille dans toutes les entreprises menées par le musée autour de l’œuvre du peintre. Sans oublier les deux musées Matisse en France, celui du Cateau-Cambrésis et celui de Nice, qui s’est enrichi, en 2011, d’un autre don remarquable des Duthuit avec La Piscine.

Radicale
Par ce don, le Centre Pompidou gagne une œuvre capitale des années 1908-1911, période « radicale » dans l’œuvre de Matisse. Ce type de portrait est, pour l’artiste, un terrain d’expérimentations : « Je vais condenser la signification de ce corps, en recherchant ses lignes essentielles. Le charme sera moins apparent au premier regard, mais il devra se dégager à la longue de la nouvelle image que j’aurais obtenue, et qui aura une signification plus large, plus pleinement humaine. » D’autres figures féminines, comme le Portrait d’Olga Merson, 1911 (Houston), puisent leur intensité dans une égale sobriété de composition avec ce fond divisé en deux couleurs. Aussitôt peint, Matisse adresse son portrait de Marguerite aux expositions d’avant-garde de Berlin (1910), Londres (1912) et New York (1913), signe de l’importance que lui accorde le maître. Le tableau complète la collection Matisse de Beaubourg qui manquait d’œuvres pionnières. 
 

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°664 du 1 janvier 2014, avec le titre suivant : Henri Matisse, <em>Marguerite au chat noir</em>

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