Lons-le-Saunier (39)

En avant, marques !

Automates

Par Dominique Vergnon · L'ŒIL

Le 23 septembre 2013 - 253 mots

Trois tours de manivelle, deux tours d’engrenage, un de poulie, la vitrine se change en théâtre : un enfant bouge le bras, le bateau tangue, le clown pirouette, le lapin avance, le pingouin bat des ailes.

Le spectacle captive le passant distrait, mais sensible à la magie des saynètes. Il devient un client potentiel. Entre 1920 et 1950 environ, d’ingénieux mécanismes révolutionnent les messages destinés aux chalands et permettent aux fabricants de remplacer l’affiche, trop statique, par des images dynamiques valorisant leurs marques. En bois peint, en carton, en tôle lithographiée, équipés souvent de petits moteurs électriques, les automates publicitaires, héritiers de ceux du XVIIIe siècle, investissent les magasins. Unie aux mouvements qui se répètent indéfiniment, la force des slogans entre dans la mémoire et pousse à l’achat. Valda, Dramamine, Gringoire, Cadum, Lustucru, qui ne connaît ces noms et ne leur associe ces charmantes animations de naguère ? Ce support de vente connaît un grand succès auprès du public. Mais, dès 1960, le spot télévisé détrône ces machines-jouets, fragiles et chères. Objets hors norme, préservés avec soin, les quarante-deux automates exposés ravivent la nostalgie. Aux côtés des artisans, des artistes ont contribué à créer ces œuvres d’art. Le dessinateur Gad invente en 1933 les deux marins de DD. Quant à Benjamin Rabier, il est l’auteur de cette vache rouge à boucles d’oreilles qui depuis bientôt un siècle sourit à toutes les générations d’enfants.

« Automates », La Maison de La vache qui rit, jusqu’au 5 janvier 2014, 25, rue Richebourg, Lons-le-Saunier (39), www.lamaisondelavachequirit.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°661 du 1 octobre 2013, avec le titre suivant : En avant, marques !

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