Agrandi par Saint-Louis, incendié par Édouard III d’Angleterre, habité par François Ier et modifié par Jules-Édouard Mansart, le château de Saint-Germain-en-Laye n’a pas toujours eu son apparence Renaissance actuelle.
En 1862, Napoléon III décrète la reconversion de ce qui est devenu un pénitencier militaire délabré en Musée des antiquités nationales, temple de nos ancêtres les Gaulois. Il en confie la restauration à Eugène Millet, architecte du Gouvernement et membre de la Commission des monuments historiques. Élève de Viollet-le-Duc, le maître à penser des premières restaurations historiques en France, il conçoit dans sa droite lignée historiciste un château qu’aurait connu François Ier en effaçant toutes les modifications ultérieures. Le chantier qui se déroule de 1862 à 1907 est minutieusement documenté, tranche par tranche, par les images noir et blanc de Charles Marville, photographe du Musée impérial du Louvre. Numérisées et agrandies, une sélection d’images du château en cours de restauration est présentée dans la cour, orientées selon le déroulé des travaux, de la façade ouest à la façade nord, qui deviendra l’entrée officielle du musée en 1867. Les modifications sont considérables, telles que la destruction des cinq pavillons de Mansart. L’image photographique joue ici le rôle à la fois de soutien au travail de l’architecte et d’archive documentaire. L’ensemble du fonds devrait faire l’objet d’un travail d’inventaire et de numérisation complet... prémisse à l’ouverture d’une salle consacrée à l’histoire du château ?
Jusqu’au 30 octobre 2013, Musée d’archéologie nationale, Château de Saint-Germain-en-Laye, place du Général-de-Gaulle, Saint-Germain-en-Laye (78), www.musee-archeologienationale.fr
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Photographie d’une restauration
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°661 du 1 octobre 2013, avec le titre suivant : Photographie d’une restauration
