À Paris, un musée national qui se fait attendre

Par Isabelle Manca · L'ŒIL

Le 19 septembre 2013 - 465 mots

En 2011, Anne Baldassari, la présidente du Musée national Picasso, s’y était engagée : la réouverture du musée, fermé pour travaux en 2009, était programmée pour le printemps 2012, promesse renouvelée plus tard dans Le Journal des Arts. Un temps reportée à cet automne, le musée devrait finalement rouvrir ses portes au printemps 2014.

L’enjeu : regagner le public francilien
La dation Picasso stipulait la création par l’État d’un grand musée ; avec l’accord de ses héritiers, celui-ci a été implanté au sein de l’hôtel Salé, un hôtel particulier du XVIIe siècle, sis au cœur du Marais. Après restauration, le monument est aménagé par Roland Simounet et inauguré en 1985. Mais le site, mité par les espaces administratifs et les installations techniques, se révèle trop exigu pour déployer sa collection. En 2009, il ferme pour rénovation afin de se mettre en conformité avec les normes de sécurité, de conservation et d’accueil du public. Ce chantier, mené par les architectes Jean-François Bodin et Stéphane Thouin constitue aussi le point de départ de la refonte muséographique et du réaménagement de l’hôtel Salé, qui sera pour la première fois offert dans son intégralité aux visiteurs. Grâce au déménagement des bureaux dans un immeuble mitoyen, le musée a gagné un étage et demi. Sa superficie a pratiquement triplé, 5 700 m2 étant dorénavant dévolus aux collections et à l’accueil du public. « Le parcours muséographique sera plus fluide et étendu, offrant un déroulé sur les quatre niveaux, du sous-sol au troisième étage. Didactique, il croisera chronologie et séquences thématiques », promet Anne Baldassari. La collection redéployée présentera cinq cents pièces, contre environ trois cents auparavant. Grâce au réaménagement, le musée sera en mesure de proposer une politique d’exposition plus substantielle. Auparavant, faute d’espace dédié, il fallait en effet décrocher une partie de la collection avant chaque manifestation. L’établissement annonce ainsi trois grandes expositions par an, selon trois axes : des invitations aux artistes contemporains, la présentation de grandes collections Picasso et des expositions transversales, comme « Picasso et la musique » ou « Picasso et la politique ». Grâce à cette programmation, le musée espère regagner son public. Car si à son ouverture le site avait reçu près d’un million de visiteurs, la fréquentation a ensuite chuté. « Le public de proximité, une fois qu’il avait vu la collection permanente, ne revenait plus au musée. Progressivement, notre public s’est constitué de 65 % d’étrangers, le reste se composant majoritairement du public scolaire », explique la présidente. Avant la fermeture, la fréquentation était remontée à 500 000 visiteurs par an. « À la réouverture du site, nous attendons 850 000 visiteurs annuels, le maximum que l’on puisse accueillir au regard de notre nouvelle jauge qui, bien que doublée, reste limitée à 650 visiteurs à l’instant T », souligne Anne Baldassari.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°661 du 1 octobre 2013, avec le titre suivant : À paris, un musée national qui se fait attendre

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