Royaume-Uni - Archéologie

Londres (Grande-Bretagne)

Fragile Pompéi

Par Virginie Duchesne · L'ŒIL

Le 22 août 2013 - 372 mots

À chaque chute de pierre sur le site antique de Pompéi, l’onde de choc semblait s’amenuiser dans les médias et la communauté culturelle. Jusqu’à l’effondrement d’un pan de mur entier, celui des Gladiateurs, en 2010. Son fracas a finalement entraîné la mise en place d’un plan d’aide européen en février dernier pour colmater les fissures et empêcher l’infiltration de la Mafia dans ces murs classés au patrimoine de l’humanité.

Alors que l’Italie tente de sauver Pompéi et Herculanum d’une nouvelle destruction, le British Museum de Londres ramène à la vie les deux cités antiques dans une vibrante exposition. « Vie et mort à Pompéi et Herculanum » joue, dès l’entrée, la carte de l’émotion en plongeant le visiteur dans la vie quotidienne des Romains au soir de la violente éruption du Vésuve en 79 avant J.-C. Après un film introductif les comparant hardiment aux Italiens contemporains, le parcours est organisé selon le plan d’une villa romaine suivie d’un second espace, plus sombre, où sont disposés les moulages de corps figés dans une mort brutale. Mille cent cinquante empreintes de corps ont ainsi été dégagées des ruines de Pompéi, tandis que le mobilier de bois, comme ce berceau trônant au centre de la « chambre », provient essentiellement d’Herculanum.

La ville fut en effet brûlée par une soudaine avalanche incandescente de gaz. Tous les éléments instantanément carbonisés (mobilier, bijoux, nourriture) furent ensuite préservés sous 20 m de cendres jusqu’à leur redécouverte au XVIIIe siècle. Le site, encore enseveli au deux tiers, fait toujours l’objet de fouilles, pour certaines réalisées en partenariat avec la British School dont les découvertes récentes sont exposées. D’autres pièces exceptionnelles, prêtées par le Musée archéologique de Naples, rappellent la richesse de cette civilisation dont les villes frappées par la catastrophe ont conservé le plus important et précieux témoignage. Ainsi des peintures murales éclatantes du jardin de la maison du Bracelet doré ou de la mosaïque de sol dite « des animaux de mer ». Faire vibrer la corde sensible du visiteur suffira-t-il à sauver les sites d’une seconde mort ? C’est le pari du musée londonien.

Infos pratiques

« Vie et mort à Pompéi et Herculanum », jusqu’au 29 septembre 2013, British Museum, Great Russell Street, Londres (Grande-Bretagne), www.britishmuseum.org

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°660 du 1 septembre 2013, avec le titre suivant : Fragile Pompéi

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