Montpellier (34)

Le processus du dessin

Musée Fabre de Montpellier Agglomération jusqu’au au 12 mai 2013

Par Lina Mistretta · L'ŒIL

Le 22 mars 2013 - 385 mots

Riche de quatre mille cinq cents œuvres, le cabinet d’arts graphiques du Musée Fabre de Montpellier constitue l’un des fonds muséaux les plus prestigieux dans cette discipline.

Après l’exposition des dessins français en 2010, « L’atelier de l’œuvre » de celui-ci propose de découvrir à travers une sélection de cent cinquante dessins parmi les plus beaux de la collection – dont quarante-cinq inédits – les travaux des grands maîtres italiens : Raphaël, Giovanni Baglione, Pierre de Cortone, Tiepolo père et fils… Au-delà de l’exceptionnelle qualité des pièces présentées, l’ambition, parfaitement réussie, de cette exposition est de faire comprendre le rôle fondamental du dessin pour l’artiste tout au long de sa carrière : durant sa formation, au sein de l’atelier, dans son quotidien comme simple exercice ou dans ses relations avec ses commanditaires. Le dessin, aujourd’hui sacralisé, était alors un simple document de travail, une œuvre en devenir.

Le parcours didactique de la visite s’articule autour de ces étapes cruciales dans le processus de création. En amont, l’exercice de la copie, d’après l’antique, d’après les maîtres, est un entraînement nécessaire à la formation de tout artiste, puis vient l’état premier d’une œuvre, l’esquisse comme exercice initial du travail artistique ou comme variations libres dans lesquelles l’artiste puise lorsqu’une commande a lieu.

L’étude de la figure complète les études d’ensemble ou se concentre sur une expression à travers une attitude, comme le montre la Figure d’homme accoudé, détail de La Dispute du Saint-Sacrement de Raphaël, exceptionnelle feuille double face correspondant à la première commande importante de l’artiste, ou l’admirable dessin à la plume Cinq Têtes de pleureurs de Pietro Testa. Vient enfin le « dessin arrêté », le plus abouti, au format de l’œuvre, prêt à être présenté à d’éventuels commanditaires, dont le magnifique carton préparatoire pour la Madone Tempi du même Raphaël en est l’archétype. À titre d’exemple, le rapprochement de plusieurs pièces permet au visiteur d’appréhender en continu le processus créatif de l’artiste jusqu’à l’œuvre finale.

À noter, la qualité du catalogue édité à l’occasion de cette exposition. Véritable ouvrage de référence, il fait état des recherches sur la collection – attribution, restauration – et regroupe la totalité des dessins italiens du musée.

Voir

« L’Atelier de l’œuvre. Dessins italiens de Raphaël à Tiepolo », Musée Fabre de Montpellier Agglomération, 39, bd Bonne-Nouvelle, Montpellier (34), www.museefabre.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°656 du 1 avril 2013, avec le titre suivant : Le processus du dessin

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