Villefranche-sur-Saône (69)

Lyon au temps des modernes

Musée Paul Dini - Jusqu’au 10 février 2013

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 17 décembre 2012 - 336 mots

Capitale économique du Beaujolais, située à 27 km de Lyon, Villefranche–sur-Saône accueille une exposition qui vaut le détour, tant pour la qualité que pour la variété et l’originalité des œuvres présentées.

À l’origine du projet, l’étude des archives de Denise (1920-2011) et Marius Mermillon (1890-1958), un écrivain et critique d’art lyonnais proche de Bonnard, permet de mieux cerner la place occupée par l’ancienne capitale des Gaules sur la scène de l’art moderne entre 1920 et 1942. Cette période est marquée par le mandat municipal d’Édouard Herriot, qui confie la modernisation de la ville à l’architecte urbaniste Tony Garnier (1869-1948).

L’émergence d’une critique active et de groupes artistiques sensibles aux idées novatrices suscite d’audacieuses recherches dans des domaines aussi variés que les arts décoratifs, la peinture, la sculpture, la gravure, la photographie, le cinéma, le théâtre, la danse, la littérature et l’édition.
L’architecture du Musée Paul Dini, une ancienne halle aux grains érigée en 1898, se prête particulièrement bien à une exposition présentant un registre aussi varié d’œuvres. Au premier étage, une coursive circulaire fait le tour d’une imposante structure suspendue dans le vide, telle la carène d’un navire. La multiplicité des perspectives offre au visiteur la possibilité de faire de fructueux rapprochements entre des œuvres d’une grande diversité. Des peintures d’artistes lyonnais (Antonin Ponchon, Jean Puy, Albert André…) côtoient des toiles de premier ordre de Bonnard, Signac ou Marquet. De nombreuses photographies témoignent également d’un incontestable renouvellement formel.

Remarquables, les recherches sur la lumière de Théo Blanc (1891-1985) et d’Antoine Demilly (1892-1964), deux photographes qui travaillèrent ensemble, aboutissent parfois à des œuvres frôlant l’abstraction (Grains de blé, 1939, ou Sans titre, vers 1935). Les arts décoratifs ne sont pas oubliés (sièges en aluminium de Marcel Breuer, vers 1930 ; vase ovoïde à décors géométrique de Claudius Linossier, 1928). Convaincante, cette exposition rend bien compte des audaces de nombreux créateurs lyonnais pendant l’entre-deux-guerres.

Voir « Lyon et l’art moderne, de Bonnard à Signac 1920-1942 »

Musée Paul Dini, 2, place Faubert, Villefranche-sur-Saône (69), jusqu’au 10 février 2013, www.musee-paul-dini.com

Voir la fiche de l'exposition : Lyon et l'art moderne, de Bonnard à Signac

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°653 du 1 janvier 2013, avec le titre suivant : Lyon au temps des modernes

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