À l’amour, à la mort

Une quinzaine d’artistes, parmi lesquels Valérie Jouve, Joan Fontcuberta, Ange Leccia et Vincenzo Cabiati, illustrent cet inépuisable thème de méditation, l’amour fécond et la mort incontournable. Avec le désir de partager « une mise en dangers ou une prise de risques propres à leur donner une valeur d’authenticité sans laquelle l’art ne serait que divertissement ».

Que fait donc ce corps emmailloté de tissu bleu, vivante momie vue de dos posée au sommet d’un rocher surplombant la mer, le visage tourné vers le large ? Cette photographie de Dominique Degli Espoti (né en 1946) évoque-t-elle la scandaleuse indifférence de la nature face à la finitude humaine ? Didier Trenet (né en 1965) propose un oreiller blanc froissé fixé au mur en hauteur, avec écrit en dessous en élégante graphie arrondie « Étude pour une révérence en passant » et posé sur le sol une paire de grosses chaussures brunes surmontées d’un bouquet de fleurs rosâtres. Écoutons le commentaire du commissaire de l’exposition : « Cet assemblage raconte « en passant » un rendez-vous galant (le bouquet), une étreinte au débotté (les souliers), une nuit d’amour (l’oreiller) et un mot doux (le titre). Pas de quoi en faire un drame, mais n’était-ce pas l’occasion d’en faire une œuvre d’art ? »

La saveur de l’exposition est donnée. Entre drame et humour, les artistes choisis par Hervé Gauville aiment jouer à la vie à la mort. En tout divertissement.