Des collections pleines de freaks

Trois collectionneurs, un Américain du Nord et deux Suisses, y sont mis à l’honneur. Sur deux étages se déploient les choix du célèbre galeriste new-yorkais Howard Greenberg, un véritable voyage au cœur de l’histoire de la photographie du XXe siècle. Coproduite avec la Fondation Henri Cartier-Bresson, l’exposition sera ensuite présentée à Paris en janvier.

Les deux autres parcours renvoient à une approche thématique de la collection. L’artiste tessinois Luciano Rigolini s’intéresse à la photographie vernaculaire, par exemple aux clichés réalisés pour les catalogues de documentation commerciale ou industrielle. Quatre séquences intitulées Concept Car sont exclusivement dédiées à l’automobile. L’une d’elles, Surrogates, est simultanément montrée à Paris au Centre culturel suisse jusqu’au 4 décembre.

La troisième exposition rassemble une soixantaine de tirages argentiques originaux de 1932 réalisés lors du tournage du film Freaks. Réuni par Enrico Praloran, un collectionneur zurichois, cet ensemble nous replonge dans l’univers étrangement monstrueux du cirque. Ce film culte a provoqué un immense scandale à sa sortie. Censuré, interdit dans certains pays, il est joué par des acteurs réellement infirmes. Déstabilisation garantie face à Johny Eck, l’homme-tronc, Daisy et Violet Hilton, les sœurs siamoises, ou Martha Morris, la « merveille sans bras ». Véritables artistes, tous ont travaillé au cirque Barnum.