Splendeurs de l’Égypte antique sur le marché

Un véritable événement dans le monde de l’égyptologie. La vente de plus de deux cents lots comprend de rares trésors réunis en soixante ans par ce féru d’archéologie égyptienne qui fut souvent guidé dans ses achats par les égyptologues Christiane Desroches-Noblecourt et Jean Yoyotte (aujourd’hui disparus). On compte pas moins de cent quarante chaouabtis (appelés oushebtis à partir de la XXIIe dynastie), soit des statuettes funéraires à l’apparence d’une momie d’Osiris portant des instruments aratoires, le plus souvent en faïence aux tonalités bleu-vert, mais aussi en pierre, bois ou bronze. Elles accompagnaient le défunt dans l’au-delà pour exécuter les tâches et les corvées agricoles à sa place.

Il faut donc s’attendre à de belles batailles d’enchères entre amateurs et musées pour une quarantaine de chaouabtis royaux, inscrits au nom de pharaons illustres tels Aménophis III, Aménophis IV (Akhenaton) et Ramsès III (à partir de 4 000 euros pièce). Le plus rare est un exceptionnel chaouabti de Sethi 1er (Nouvel Empire) en faïence bleue, estimé 150 000 à 300 000 euros. « On n’en connaît que cinq autres exemplaires, tous conservés dans des institutions dont le Louvre », relève l’expert Daniel Lebeurrier. Dans la vente, figurent aussi quarante amulettes et scarabées de cœur, ainsi que trente-huit statuettes de divinités
en bronze dont une rare représentation d’Harpocrate (Horus enfant)
sortant d’un lotus devant un prince agenouillé portant une oie sur une table d’offrande (est. 30 000 euros).