Éric Pillot animaux abstraits

Cet agrégé en mathématiques de 44 ans tout entier dévolu à sa passion, la photo, est le premier à remporter avec des images d’animaux le très couru prix HSBC pour la photographie depuis que cette récompense a été créée, il y a quinze ans. C’est que le photographe ne réalise pas de simples portraits en situation des pensionnaires des zoos qu’il visite de par le monde (ours blancs, rhinocéros, tortues et autres gorilles), mais de véritables tableaux où chaque élément compte dans l’unité parfaite du tout.

Chez Pillot, le fond est au moins aussi important que le motif, l’animal passant parfois derrière le mur duquel il se détache pourtant ; chez Pillot toujours, la couleur est au moins aussi déterminante que la diagonale qui traverse de part en part le cadre. Et l’artiste de réussir le tour de force d’évacuer toute profondeur pour obtenir la platitude de véritables compositions abstraites. Devant elles, comment ne pas songer en effet à Mark Rothko comme à Barnett Newman ? « Éric Pillot construit ses images à mi-chemin entre la photographie d’architecture et les estampes japonaises », écrit le psychiatre Serge Tisseron dans l’introduction à la monographie qui accompagne le prix HSBC. Il compose des images animalières qui nous ferait presque oublier qu’un animal est présent. Et le contingent de laisser la place à la beauté. Tout simplement.