Giverny (27)

Exceptionnelle collection Dyke

Musée des impressionnismes Giverny - Jusqu’au au 31 octobre 2012

Par Bertrand Dumas · L'ŒIL

Le 13 septembre 2012 - 335 mots

Monet, le maître de Giverny, cède, jusqu’à la fin du mois d’octobre, sa place d’inspirateur des lieux à un collectionneur américain, James T. Dyke, qui a choisi le Musée des impressionnismes pour exposer une partie de sa collection de dessins français.

Le florilège présenté, promis par la suite à la National Gallery de Washington, regroupe quatre-vingt-dix œuvres sur papier, dont le rassemblement confirme ou révèle, c’est selon, que la période de 1830 à 1930 fut, pour le dessin français, un âge d’or. La diversité des auteurs, des techniques et des sujets représentés permet d’en suivre l’évolution au fil d’un parcours chronologique en cinq sections, aussi clair qu’efficace.

Aux dessinateurs romantiques, emmenés par Delacroix, succèdent, sous l’appellation d’« école de la nature », les artistes passés par Barbizon et ceux  d’obédience naturaliste tels que Théodore Rousseau ou Léon Augustin Lhermitte dont on retiendra le saisissant portrait de paysanne au fusain. Un pastel de Paul Huet, suivi d’aquarelles d’Auguste Ravier, assurent une transition colorée aux œuvres impressionnistes qui constituent le troisième temps fort de la collection. Les « têtes d’affiche » sont au rendez-vous avec Pissarro, Renoir, Degas, Monet ou Cézanne, suivis de leur descendance, nabis et néo-impressionnistes.
De ces deux dernières sections viennent encore de belles surprises. Celle d’abord du Belge Georges Lemmen, qui signe, avec les portraits de sa mère, tantôt à l’aquarelle, tantôt à la pierre noire, des scènes intimistes dignes du meilleur Vuillard avec qui il partage la cimaise. Enfin, celle des maîtres de la couleur noire, Achille Laugé et Charles Angrand, qui, dans le sillage de Georges Seurat, ont exploré la noirceur du pastel et du fusain. Ce parallèle illustre à merveille la philosophie de la collection Dyke, qui met sur un pied d’égalité « grands » et « petits » maîtres. Pour le collectionneur, la signature importe moins que la qualité même des œuvres acquises. Une évidence pas si fréquente. 

« De Delacroix à Signac : dessins de la collection Dyke »

Musée des impressionnismes Giverny, 99, rue Claude-Monet, Giverny (27), www.mdig.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°650 du 1 octobre 2012, avec le titre suivant : Exceptionnelle collection Dyke

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