La danse des robots d’Hervé Di Rosa

C’est la première fois que cet artiste né à Sète, à une poignée de kilomètres de là, expose à Montpellier pour un projet d’une telle envergure. Le terme bamoun Yhayen veut dire « procession » en français. Di Rosa montre des œuvres inédites réalisées avec les sculpteurs et fondeurs de Foumban dans la région des hauts plateaux de l’Ouest camerounais, au pays du Noun, chez les Bamouns.

François Bebing, commissaire de l’exposition, précise : « Nous avons voulu donner l’impression d’une marche cérémonielle dans cette église désacralisée à travers une quarantaine de sculptures, des robots d’une part, des créatures anthropomorphiques de l’autre, se dirigeant vers une longue et étroite toile tendue dans le chœur. Peinte sur celle-ci, une Vierge aux dix-sept yeux, inspirée du mysticisme fervent de Séville où Hervé Di Rosa réside depuis quatre ans. Comme l’idée d’un syncrétisme, non sur les religions elles-mêmes, mais bien sur leur expression formelle. »
Ces fétiches géants, jusqu’à trois mètres de hauteur, organisent une rencontre œcuménique. Ni africains ni européens, ces totems sont l’œuvre du « créole » Di Rosa (sa mère vient d’Espagne). Avec cette installation originale située dans une ancienne église, on retrouve le Di Rosa qu’on aime. Celui qui prouve que les cultures peuvent communiquer entre elles, l’idée étant d’affirmer l’universalité des hommes d’où qu’ils viennent.