Suivre les chemins de l'Impressionisme

Par Virginie Duchesne · L'ŒIL

Le 28 juin 2012 - 467 mots

GUIDE. De Paris à Honfleur en passant par Fontainebleau, Escapades impressionnistes guide l’amoureux du mouvement pictural sur les traces des grands maîtres : parcourir les paysages qui les ont inspirés, fréquenter les maisons, les hôtels et les ateliers où ils ont vécu et travaillé et visiter les musées où leurs toiles sont désormais exposées.

Ce parcours, enrichi d’anecdotes vivantes et ponctué d’analyses d’œuvres phares de l’impressionnisme, suit les méandres de la Seine.
Il commence à Paris dans les musées les plus emblématiques  : Orsay, Marmottan, l’Orangerie…, puis il remonte le cours du temps et mène le lecteur dans les pas des artistes, sur les Grands Boulevards et dans les cafés de Pigalle, où certains ont laissé plus de traces de leur passage qu’à l’École des beaux-arts. Le Musée de l’absinthe à Auvers-sur-Oise devient un détour indispensable pour s’imprégner de l’esprit de la fée verte, la boisson la plus consommée à la fin du XIXe  siècle. Par contraste, il faut oser entrer, comme le suggère Thomas Schlesser, dans les galeries de l’avenue Matignon ou pousser les portes de l’hôtel Drouot, où le prix des œuvres impressionnistes dépasse ce qu’aucun d’entre eux n’aurait pu exiger en son temps.
Le voyage se poursuit hors de la capitale, depuis la gare Saint-Lazare, où Monet installait son chevalet pour capter le mouvement des locomotives et celui, plus fugace encore, de leurs fumées. D’ici, les trains conduisent à la maison du peintre à Argenteuil. Dans le jardin, Manet et Renoir peignent côte à côte. À l’heure du Déjeuner des canotiers, on peut se rendre à la Maison Fournaise puis à La Grenouillère à Croissy pour contempler le clapotis de l’eau, probablement le lieu d’une des plus belles inspirations impressionnistes dans les années 1870. Chatou, Le Port-Marly, Le Pecq…

Au bout du trajet, la côte normande offre le spectacle incessant et insaisissable du ciel qui fascina les peintres, et, dans le port du Havre, se dévoile le paysage qui donna son nom au mouvement  : Impression, soleil levant. Au crépuscule, la lumière déclinante sur la façade de la cathédrale de Rouen rappelle la série que Monet réalisa entre 1892 et 1893. Le périple s’achève dans les terres, à la lisière de la forêt de Fontainebleau, dans la riche propriété des Caillebotte ou, plus chichement, à l’auberge Ganne, fréquentée par les peintres de Barbizon.
Le sentiment de suivre leurs pas à travers ce guide est parfois réel, comme sur le littoral toujours identique aux pastels d’Eugène Boudin, et parfois illusoire, ainsi qu’à la ferme Saint-Siméon à Honfleur et sa pension de 40  francs, devenue depuis un hôtel de luxe. Reste l’authenticité de l’auberge Ravoux à Auvers-sur-Oise où mourut Van Gogh, non loin de la maison de son médecin, l’ami et le collectionneur des impressionnistes, le docteur Gachet.

Thomas Schlesser, Escapades impressionnistes

Parigramme, 224 p., 19,90 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°648 du 1 juillet 2012, avec le titre suivant : Suivre les chemins de l'Impressionisme

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