Voir (ou revoir) Die Brücke

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 28 juin 2012 - 253 mots

Après Grenoble, Quimper. Les œuvres des artistes de Die Brücke que l’on avait pu découvrir à Grenoble (lire L’œil n° 646), prêtées par le Brücke-Museum de Berlin, prennent leurs quartiers pour quatre mois au cœur de la Cornouaille.

Voir ou revoir les dessins, les aquarelles et les toiles de ces artistes allemands trop peu connus en France, qui firent à l’aube du XXe siècle le rêve de rompre avec l’académisme ambiant et de s’affranchir de toute convention culturelle et sociale, peut être un événement riche en réflexions diverses. Il permet de renouveler le regard porté sur les relations entre les fauves français (Matisse, Derain, Vlaminck...) et les pères fondateurs de l’expressionnisme allemand que furent Kirchner, Bleyl, Heckel, Schmidt-Rottluff, Pechstein et Nolde.

Une remarquable étude de Nicholas-Henri Zmelty, Révélations du nu, publiée dans le catalogue de l’exposition, porte un éclairage stimulant sur la peinture du nu comme révélateur significatif des clivages socioculturels existant entre les fauves français et les expressionnistes allemands. Pour ces derniers, vivre des expériences alliant vie en communauté, nudité et ressourcement au contact de la nature était totalement lié à leur volonté de rejet de la société bourgeoise. Au fil des années, le nu ne cessera d’être au cœur de leurs préoccupations tant en ce qui concerne la peinture que la gravure. Cette exposition permet une intéressante réflexion sur ce thème du nu, apprécié de façon si radicalement différente de part et d’autre du Rhin. 

« Die Brücke, 1905-1914. Aux origines de l’expressionnisme”‰»

Musée des beaux-arts de Quimper, 40, place Saint-Corentin, Quimper (29), www.mbaq.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°648 du 1 juillet 2012, avec le titre suivant : Voir (ou revoir) Die Brücke

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque